Chaos au Royaume-Uni
Liz Truss annonce sa démission

Une nouvelle démission surprise au gouvernement, une soirée de mélodrame au Parlement: la Première ministre britannique, Liz Truss, a annoncé sa démission jeudi après-midi, après seulement 44 jours au pouvoir.
Publié: 20.10.2022 à 12:32 heures
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Dernière mise à jour: 20.10.2022 à 15:22 heures
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C'est officiel: la Première ministre britannique a annoncé sa démission de la tête du parti conservateur ce jeudi après-midi.
Photo: keystone-sda.ch

Liz Truss est brisée. C'est officiel: la Première ministre britannique a annoncé sa démission de la tête du parti conservateur ce jeudi après-midi. Elle quitte donc ses fonctions de Première ministre.

«Vu la situation, je ne peux pas remplir le mandat sur lequel j'ai été élue par le Parti conservateur», a-t-elle déclaré. Liz Truss devient donc la cheffe de gouvernement à la longévité la plus courte de l'histoire contemporaine du Royaume-Uni, avec seulement 44 jours au pouvoir pendant lesquels elle a aggravé les difficultés économiques de millions de Britanniques, affaibli l'image de son pays à l'international et épuisé ce qui restait d'unité dans un parti conservateur affaibli après 12 ans au pouvoir, écrit l'AFP. Elle a précisé qu'un nouveau scrutin interne aurait lieu au sein de la majorité «d'ici à la semaine prochaine» pour la remplacer.

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Affaiblie au sein de sa majorité conservatrice, plus impopulaire que jamais dans l'opinion, Liz Truss avait beau assurer qu'elle voulait rester au pouvoir, sa situation semblait de plus en plus intenable, après l'abandon en rase campagne de son programme économique et le départ de deux de ses principaux ministres.

Des élections dès «maintenant»

Le chef de l'opposition britannique, le travailliste Keir Starmer, a appelé jeudi à la tenue d'élections législatives dès «maintenant», après l'annonce de la démission de la Première ministre Liz Truss, indique l'AFP.

Ce nouvel appel du chef du Labour intervient alors que Liz Truss a annoncé qu'un scrutin interne au parti conservateur serait organisé pour que son successeur soit désigné «d'ici à la fin de la semaine prochaine».

C'est la fin pour Liz Truss

Pour les conservateurs, l'enjeu maintenant est de trouver un successeur capable à la fois de rassembler le parti et d'inspirer confiance dans un pays qui, au-delà du chaos politique, subit une crise économique et sociale majeure avec une inflation qui a atteint en septembre 10,1%, un sommet en 40 ans.

La sortie du blocage politique actuel en dépend, mais les différentes tendances au sein du parti ne semblent pas encore s'être accordées alors que plusieurs noms circulent, comme ceux de Rishi Sunak, Jeremy Hunt, Penny Mordaunt – la ministre chargée des relations avec le Parlement – voire même Boris Johnson, le Premier ministre qu'elle a remplacé en septembre.

Mercredi, après une séance de questions au Parlement difficile, où Liz Truss s'est dite «battante» sous les attaques et les huées de l'opposition, la journée a viré au chemin de croix pour la Première ministre. Moins d'une semaine après le départ du ministre des Finances Kwasi Kwarteng, c'est la très à droite ministre de l'Intérieur Suella Braverman qui a dû quitter un navire gouvernemental à vau-l'eau.

Soirée mouvementée

Elle a été remplacée par Grant Shapps, ancien ministre des Transports sous Boris Johnson, dans un nouveau geste d'ouverture à l'égard des anciens adversaires de Liz Truss dans la course à Downing Street, Shapps ayant soutenu Rishi Sunak.

Suella Braverman a expliqué avoir démissionné pour l'envoi de documents officiels avec son e-mail personnel, enfreignant le code ministériel, mais les médias britanniques évoquent surtout les divergences grandissantes entre les deux femmes sur l'immigration.

La soirée a ensuite été mouvementée au Parlement où un vote – remporté par le gouvernement – sur la levée du moratoire sur la fracturation hydraulique, technique polluante d'exploitation du gaz de schiste, a visiblement tourné à la foire d'empoigne entre les conservateurs. Des députés de la majorité ont refusé de voter dans le sens du gouvernement, malgré les représailles auxquelles ils s'exposent, Downing Street ayant expressément demandé de respecter la consigne de vote.

La ministre des Transports Anne-Marie Trevelyan, qui avait la lourde tâche jeudi matin de défendre le gouvernement dans les médias, a confirmé sur Sky News que «des mesures disciplinaires appropriées seraient prises» contre les ministres frondeurs, s'il apparait qu'ils n'ont aucune excuse valable pour n'avoir pas suivi la majorité.

(ATS et AFP)

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