Le conseiller aux Etats du Parti libéral-radical (PLR) Andrea Caroni a donné une interview qui n'a pas été bien accueillie par de nombreuses femmes, et par certains hommes. Le sujet de l'entretien de début juillet avec «20 Minuten» était le nouveau droit pénal en matière sexuelle. En Suisse, «non veut dire non», alors que les tribunaux suédois jugent selon le principe «seul le oui veut dire oui», ce qui signifie que sans consentement apparent, un rapport sexuel est un viol.
Andrea Caroni a déclaré dans l'interview qu'il était heureux que le modèle suédois ne se soit pas imposé en Suisse. Selon ce principe, toute personne «ayant des relations sexuelles deviendrait potentiellement un violeur sur le plan juridique». «On ne peut pas exiger d'une femme qu'elle appuie continuellement sur une application de consentement pendant l'acte sexuel et que l'homme contrôle aussi cela», a déclaré le conseiller aux Etats PLR.
«Nous te souhaitons tous cette expérience torride»
Il y a quelques jours, l'Appenzellois a donc reçu un courrier d'un groupe de 14 personnes dont la cheffe d'Operation Libero Sanija Ameti et de la politicienne bernoise du PS Judith Schenk. Elles lui ont envoyé le livre «Jede_ Frau – ein Buch gegen die Rape Culture» («Toutes les femmes – un livre contre la culture du viol») de l'auteure bernoise Agota Lavoyer. Le message central de l'ouvrage est le suivant: chaque femme subit des violences sexuelles. Et nous ne devrions pas seulement parler de la pointe de l'iceberg, comme les viols, mais aussi «briser les schémas patriarcaux et les stéréotypes sexuels toxiques».
La dédicace personnelle à Andrea Caroni est elle aussi très forte: «Cher Andrea, être en accord avec chaque acte sexuel??? Nous te souhaitons tous de vivre cette expérience torride!» La dédicace se termine par ces mots: «PS: seul un oui signifie oui!»
Andrea Caroni contre-attaque avec un commentaire sur la justice
Andrea Caroni réplique également avec un conseil de lecture: il offre à Sanija Ameti son commentaire sur le droit et la pratique parlementaires, qui coûte 198 francs: «Cela l'aide à comprendre qu'un débat est aussi parfois clos. Cette importante réforme est entrée en vigueur le 1er juillet», explique Andrea Caroni à Blick. Au lieu de salutations venimeuses, il aurait préféré recevoir une lettre de remerciement de la part de Sanija Ameti – après tout, la présidente du PS Tamara Funiciello a salué la nouvelle loi comme un «saut quantique historique».