Après la polémique liée à son poste Instagram ou on la voit tirer sur une peinture de Jésus, la politicienne zurichoise vert'libérale et la coprésidente d'Operation Libero, Sanija Ameti a été vivement critiquée et dénoncée. Parmi ses détracteurs, on retrouve Nicolas Rimoldi, président de Mass-voll, mouvement politique suisse qui a vu le jour en opposition aux mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19. Ce dernier doit lui aussi s'attendre à des conséquences juridiques dans l'affaire Ameti.
Un juriste lucernois a en effet déposé une plainte pénale contre Nicolas Rimoldi et Mass-voll dans le cadre des attaques publiques contre Sanija Ameti. Il accuse le chef de Mass-voll et son organisation d'atteinte à l'honneur - ce qui comprend par exemple la diffamation et les insultes - ainsi que de discrimination raciale. Plusieurs tweets publiés par Nicolas Rimoldi et Mass-voll sont à l'origine de cette plainte. Elle est en outre dirigée contre un inconnu, car il est possible que d'autres personnes aient participé aux attaques. Nicolas Rimoldi a déjà été condamné à plusieurs reprises pour différents délits en rapport avec les mesures Covid et des manifestations non autorisées.
Sanija Ameti diffamée?
Dans les tweets en question, Sanija Ameti aurait été diffamée et traitée de «haineuse de la Suisse» et d'«agent ennemi» qui voudrait «avec malveillance démanteler notre patrie». Telle est la motivation de la plainte pénale dont Blick a eu connaissance. Rimoldi et Mass-voll auraient en outre reprocher à Sanija Ameti d'attiser la haine contre les chrétiens et de soutenir la violence. «Les conséquences en sont des attentats terroristes comme ceux de Solingen», peut-on lire dans un tweet de Mass-voll.
Mass-voll et Rimoldi sont connus pour leurs déclarations virulentes et souvent très provocatrices. Les retombées juridiques pourraient désormais remettre en question les limites de l'expression politique dans l'espace numérique. Reste à savoir si des poursuites seront engagées.
Nicolas Rimoldi perd son badge du Palais fédéral
Comme le montre une enquête de «20 Minuten», Nicolas Rimoldi n'a plus accès au Palais fédéral depuis mercredi. Le conseiller national zurichois de l'Union démocratique fédérale (UDF) Erich Vontobel a déclaré au quotidien: «Je peux confirmer que j'ai fait bloquer le badge de Nicolas Rimoldi mercredi soir. Cela a été immédiatement exécuté par les services du Parlement.»
Les raisons de ce blocage? «La coupe est pleine», affirme Erich Vontobel. Il indique avoir demandé à Rimoldi d'agir de manière responsable avec son accès. Malgré quelques incidents au cours des derniers mois, il aurait fait preuve de patience. Mais les récentes déclarations de Rimoldi sur les réseaux sociaux, notamment celle de vouloir «expulser» Sanija Ameti, ont fait déborder le vase. Ces déclarations ne correspondent ni à ses valeurs ni à celles de l'UDF, raison pour laquelle le badge de Rimoldi a été retiré, explique-t-il.
Mass-voll a réagi à la décision de Vontobel par un communiqué: «Nous regrettons qu'Erich Vontobel, en tant que membre de l'UDF, soit en rupture de contrat au moment même où Mass-voll s'engage pour la paix religieuse entre chrétiens et musulmans», écrivent les responsables.