Négociations compliquées
Les folies de Trump menacent le prochain échange entre le Hamas et Israël

Un nouvel échange de prisonniers entre Israël et le Hamas est prévu ce week-end, mais le manque d'informations suscite des doutes. La proposition controversée de Donald Trump sur l'avenir de Gaza complique les négociations en cours.
Publié: 07.02.2025 à 13:29 heures
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Dernière mise à jour: 07.02.2025 à 13:30 heures
Les propositions hallucinantes de Donald Trump entrave les négociations d'échanges entre le Hamas et Israël.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Israël et le Hamas doivent procéder à un nouvel échange de prisonniers ce weekend, mais l'absence d'informations sur le processus fait planer un doute alors que l'avenir de la bande de Gaza est en suspens après le tollé provoqué par la proposition du président américain, Donald Trump.

Plusieurs otages israéliens, enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, sont censés être libérés samedi contre des prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, conformément à l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste entré en vigueur le 19 janvier.

Aucune information sur les otages

Mais rien n'a été diffusé sur cet échange. «Nous n'avons aucune information» sur la liste des otages libérables samedi, a indiqué à l'AFP un porte-parole du Forum des familles d'otages, principale association des proches d'otages, qui a de nouveau exhorté vendredi le gouvernement à accélérer leur libération. «Ne manquez pas cette opportunité», a déclaré le Forum dans un communiqué, s'adressant au Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Les négociations indirectes entre le Hamas et Israël sur la deuxième phase de leur accord ont commencé mardi au Qatar, l'un des trois pays médiateurs avec les Etats-Unis et l'Egypte, selon un porte-parole du mouvement palestinien. Cette phase doit aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre à Gaza.

Gaza aux Etats-Unis

Alors que le chef du gouvernement israélien était en visite à Washington, Donald Trump a créé la surprise en proposant une prise de contrôle américaine du territoire palestinien et un déplacement de sa population pour pouvoir le reconstruire.

Gaza sera «remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats», a-t-il dit. D'ici là, les Palestiniens «auront déjà été réinstallés» ailleurs dans la région, comme l'Egypte ou la Jordanie, a-t-il affirmé. Ces deux pays ont rejeté cette option.

Un plan fou

Même flou, le plan Trump met en péril l'idée d'une solution à deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies. L'option est défendue par une large partie de la communauté internationale mais Israël y est opposé.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a multiplié les gestes de soutien envers Israël. Le dernier en date est un décret prévoyant des sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI), accusée d'avoir «engagé des actions illégales» contre «l'Amérique et notre proche allié Israël».

De son côté, Benjamin Netanyahu a offert à Trump un bipeur en or lors de son voyage à Washington, a indiqué le bureau du Premier ministre. Un souvenir de l'opération israélienne aux bipeurs piégés contre le Hezbollah libanais qui avait fait 39 morts et près de 3.000 blessés, selon les autorités libanaises.

Tollé international

Après le début de la guerre entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza, le Hezbollah au Liban avait ouvert un front contre Israël, disant agir ainsi en soutien aux Palestiniens, déclenchant de violents affrontements transfrontaliers pendant plus d'un an.

Malgré le tollé international en réaction à la proposition de Donald Trump, Israël a dit jeudi préparer un plan pour un départ «volontaire» des Gazaouis. «Nous refusons de remplacer une occupation par une autre. Gaza appartient à son peuple, qui ne partira pas», a dénoncé le Hamas. L'Egypte a elle estimé que le soutien israélien au plan Trump menaçait les négociations.

L'accord a déjà permis quatre séries de libérations, comprenant 18 otages et environ 600 Palestiniens. La première phase de trêve doit aboutir à la libération au total 33 otages, dont huit au moins décédés, contre 1900 Palestiniens. 

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