1m90, 98 kg, cheveux blonds vénitiens: comme n'importe quel justiciable, Donald Trump a été soumis à un enregistrement dans les registres d'une prison d'Atlanta après avoir été inculpé de tentative de manipulation de la présidentielle de 2020.
Il n'a pas non plus coupé à l'infamant rituel de la prise de la photographie d'identité judiciaire – le «mugshot» – une première pour un ancien président américain. Le cliché a été rendu public peu après.
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Libéré sous caution, le favori des primaires républicaines pour la présidentielle de 2024 a rapidement quitté les lieux dans un convoi placé sous haute sécurité. Il a dénoncé un «simulacre de justice» et une «ingérence électorale» de la part des autorités de l'Etat de Géorgie qui l'ont inculpé. «Je n'ai rien fait de mal», a-t-il assuré.
Le milliardaire républicain a été précédé ces derniers jours dans cet établissement pénitentiaire surpeuplé et notoirement insalubre par plusieurs de ses 18 coaccusés.
Prise des empreintes digitales
Tous ont été inculpés le 14 août de tentatives illicites d'obtenir l'inversion du résultat de l'élection de 2020, remportée dans cet Etat-clé par l'actuel président démocrate Joe Biden.
Ceux qui avaient déjà poussé la porte de la prison les jours précédents, comme l'ex-avocat de Donald Trump Rudy Giuliani, ont vu leur passage immortalisé et le cliché judiciaire circuler en boucle à la télévision et sur les réseaux sociaux. Les règles en vigueur prévoient aussi la prise des empreintes digitales.
Avant cet enregistrement imposé, Donald Trump a officiellement changé jeudi le chef de son équipe d'avocats en Géorgie. Aucune explication n'a été fournie au remplacement de Drew Findling par Steven Sadow, un ténor du barreau d'Atlanta, tous deux habitués à défendre des célébrités. Mais Steven Sadow a par le passé critiqué la loi sur la délinquance en bande organisée utilisée par la procureure pour inculper solidairement les 19 accusés et qui prévoit des peines de cinq à vingt ans de prison.
Les prévenus avaient jusqu'à vendredi midi pour se présenter aux autorités. Ils devraient revenir à Atlanta, cette fois au tribunal, la semaine du 5 septembre, vraisemblablement pour annoncer s'ils plaident coupables ou non.
Quatre inculpations en six mois
Les déboires judiciaires s'accumulent pour Donald Trump, inculpé au pénal pour la quatrième fois en moins de six mois. Le septuagénaire est accusé à New York de paiements suspects à une ancienne actrice de films X et par la justice fédérale de pressions électorales lors de la présidentielle de 2020 ainsi que de gestion négligente de documents confidentiels.
L'ancien président a plaidé non coupable dans toutes ces affaires. Mais chaque rebondissement lui rapporte aussi des millions de dollars en dons de campagne, versés par des trumpistes convaincus qu'il est victime d'une «chasse aux sorcières» manigancée par le gouvernement de Joe Biden pour l'écarter de la présidentielle.
L'actuel président américain, candidat à sa réélection, se garde bien de commenter les ennuis judiciaires de Donald Trump, soucieux de ne pas alimenter ses accusations d'instrumentalisation de la justice.
(ATS)