Vladimir Poutine menace régulièrement de s’attaquer à des pays occidentaux et se targue de pouvoir détruire des pays comme la Grande-Bretagne ou la Finlande «en quelques secondes». S’il décidait de mettre ses dires à exécution, le président russe sait qu’il pourrait, cas échéant, compter sur un allié solide: le Tupolev Tu-22M3, un avion de combat surnommé «Backfire» — «retour de flamme», en français — par l’OTAN. Toute la puissance de ce bombardier supersonique ultrarapide a déjà été démontrée durant la guerre en Ukraine. Le chef du Kremlin s’en est servi pour détruire la ville portuaire de Marioupol.
Ce jet pourrait atteindre des cibles bien plus éloignées encore: il a une autonomie de 7000 kilomètres, sans bombes à bord. Chargé, il peut parcourir jusqu’à 2400 kilomètres, environ la distance qui sépare Moscou de Genève. Un trajet qu’il pourrait avaler en tout juste un peu plus d’une heure: il peut voler à 2327 km/h.
Le Tu-22M3 peut transporter un équipage de quatre personnes et jusqu’à 24 tonnes de bombes. Mais ce n’est pas tout: cet avion peut également transporter des Kh-47M2, missiles hypersoniques pouvant être équipés de têtes nucléaires.
Jusqu’à 75 bombardiers en Ukraine
La Russie s’est déjà servie de son Tupolev adoré en Syrie, en Tchétchénie et en Géorgie. Le bilan est positif pour le Kremlin: ses appareils sont rarement abattus par l’adversaire. Ce n’est arrivé qu’une seule fois depuis 2008, lors de la guerre russo-géorgienne.
Mais le Tupolev Tu-22M3 a encore un autre atout dans sa manche: il peut tirer des missiles de croisière en direction d’une cible située à 2800 kilomètres. En d’autres termes, l'avion n’a pas forcément besoin de sortir de son propre espace aérien pour avoir un effet destructeur.
Mi-avril, l’armée ukrainienne avait signalé pour la première fois le survol — et le bombardement — de son territoire par ces avions de combat. La Défense étasunienne estime que la Russie en utilise jusqu’à 75 en Ukraine. Jusqu’ici, ils ont surtout servi à détruire le réseau ferroviaire et l’aciérie de Marioupol, désormais aux mains de Vladimir Poutine.
(Adaptation par Amit Juillard)