Misez sur l'endurance
Pour vivre longtemps, la forme physique est plus déterminante que la minceur

D'après une large étude américaine, le risque de mort prématurée peut doubler ou tripler chez les personnes dont la forme physique et sportive laisse à désirer… même si elles affichent un poids idéal.
Publié: 11:19 heures
D'après l'étude américaine, une personne peu endurante, avec une forme physique basse, voit son risque de mort prématurée doubler ou tripler, même si elle est mince.
Photo: Shutterstock
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Ellen De MeesterJournaliste Blick

Les notions de «poids idéal» et de «poids santé» ont décidément la vie dure, ces jours-ci, dans la sphère scientifique. Alors que le fameux IMC (indice de masse corporelle) vient d'être jugé non fiable, après des années de loyaux services, une large étude américaine réalisée à l'Université de Virginie vient de prouver que la minceur en elle-même ne protège absolument pas du risque de mort prématurée. 

Le niveau de forme physique, c'est-à-dire l'endurance et l'entraînement cardio, semblent constituer des facteurs bien plus importants pour la longévité. La recherche démontre en effet qu'une mauvaise forme sportive peut doubler, voire tripler, le risque de mort prématurée, même chez les personnes considérées comme minces ou ayant un «poids santé».

En revanche, une personne obèse, mais dotée d'un bon niveau d'endurance cardiovasculaire, présente un risque de mort prématurée deux fois moins élevé qu'une personne mince peu ou pas entraînée. 

«D'un point de vue statistique, la forme physique élimine en grande partie le risque de mort prématurée liée à l'obésité», résume Siddhartha Angadi, responsable de l'étude, auprès du «Washington Post». À noter que les chercheurs ont abouti aux mêmes conclusions pour les hommes et les femmes. 

L'exercice physique est plus important que le régime

Le média américain souligne d'ailleurs qu'il s'agit de l'étude la plus importante et la plus détaillée jamais publiée, autour du lien entre le niveau d'entraînement aérobique, l'indice de masse corporelle et la longévité. 

Si l'obésité est typiquement associée à un risque accru de souffrir de certaines maladies, dont le diabète et les troubles cardiovasculaires, qui peuvent écourter l'espérance de vie, la recherche apporte une nuance importante: l'activité physique peut réellement atténuer ces risques, peu importe le poids d'un individu. 

Dans un précédent rapport publié en 2021 par la même équipe de chercheurs et rappelé par le «Washington Post», le risque de mort prématurée peut baisser d'environ 30% chez les personnes obèses commençant un programme de fitness, même si ledit programme ne modifie pas leur poids. Au contraire, les personnes obèses qui se lancent dans un régime strict, sans programme de fitness, ne voient ce risque diminuer que de 15%, même si leur poids commence à dégringoler.

La marche rapide peut suffire

Or, l'étude américaine ne mentionne ni crossfit, ni course à pied intensive (même si ces deux disciplines sont évidemment bénéfiques pour la santé). D'après Siddhartha Angadi, la plupart des personnes sédentaires peuvent se limiter à plusieurs «marches rapides» par jour, soit à des exercices physiques d'intensité modérée. Ainsi que le suggère le «Washington Post», cela implique que nous devons toujours être capables de parler pendant l'activité, mais pas de chanter. 

Par exemple, une personne classée au 20e rang du classement de la forme physique doit seulement atteindre le niveau 21, soit monter d'un échelon, pour que son espérance de vie augmente. En d'autres termes, de petits efforts réguliers peuvent déjà faire une grande différence! 

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