Elle ne pesait plus que 23 kilos lorsqu'elle est décédée à l'hôpital. L'autopsie de Malinda H.* a révélé que la fillette a vécu l'enfer sur terre dans sa propre maison.
Le ministère public entend donner un exemple en condamnant lourdement les tortionnaires de la jeune fille de 12 ans. Son père, Rendell H.*, et sa belle-mère, Cindy W.*, seront mis à mort s'ils sont reconnus coupables des accusations de meurtre au premier, deuxième et troisième degré, ainsi que de servitude involontaire.
Le père avait appelé les secours en mai en affirmant que sa fille avait percuté un arbre avec son vélo et qu'elle s'était évanouie depuis. La fillette est décédée quelques heures seulement après avoir été admise aux urgences. Le médecin légiste a constaté que son décès était du à une malnutrition extrême et à un multi-traumatisme sévère dû à une violence inouïe. Malinda avait 6 os cassés, 75 contusions, des dizaines d'ecchymoses, des ulcères à l'estomac, une atteinte au foie ainsi que des plaies ouvertes sur tout le corps.
Menottée à un meuble
Selon le procureur Christopher de Barrena-Sarobe, qui s'est exprimé sur la chaîne de télévision locale WGAL, l'enquête a révélé que Malinda avait été «systématiquement» maltraitée physiquement. Ses parents se servaient même d'un couteau pour lui infliger des sévices.
Selon les chefs d'accusation, les enquêteurs ont trouvé des vidéos sur les téléphones portables du père et de la belle-mère. Des caméras de sécurité installées dans la maison ont également montré que la fillette était régulièrement menottée à des meubles et enfermée dans la cave.
Des messages écrits entre le père et la belle-mère détaillent aussi les «délits» pour lesquels Malinda était punie: avoir oublié ses devoirs scolaires ou ses tâches ménagères, avoir «volé» de la nourriture ou encore ne pas avoir souri lors d'un appel vidéo sur Zoom avec sa classe. En répercussion, Malinda était non seulement rouée de coups, mais elle était aussi privée de nourriture et contrainte de faire des exercices sportifs pendant des heures dans son grave état de faiblesse.
Le «mal incarné»
Le père avait retiré sa fille de l'école publique en décembre 2023 et l'avait inscrite à des cours en ligne, parce que des enseignants avaient alerté les services de protection de l'enfance en raison de l'état physique alarmant de l'enfant. Mais les services de protection de l'enfance ne sont pas intervenus. Et ce alors que la belle-mère avait été en prison entre 2009 et 2014 pour abus graves sur des enfants. Elle avait couvert son ex-mari, qui avait provoqué la mort de sa fille de deux ans.
Pour le procureur Christopher de Barrena-Sarobe, le couple représente le «mal personnifié»: «Aucun enfant ne devrait jamais vivre une torture comme celle que Malinda a dû endurer pendant des mois.» Le couple est en détention provisoire sans possibilité de libération sous caution. La tante de Malinda, Abbey H., pleure sa nièce décédée sur Facebook: «Ma petite fille, nous sommes tellement désolés de ne pas avoir vu ce qu'ils te faisaient. Tu as toujours été aimée et nous allons réclamer la justice que tu mérites!»
*Noms connus