En février déjà, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé que le nouveau missile intercontinental Sarmat RS-28 serait rapidement opérationnel.
Le missile, appelé Satan II par l'OTAN et pouvant être équipé de plusieurs ogives nucléaires, a une portée de 18'000 kilomètres. En clair, une arme suffisamment puissante pour atteindre n'importe quelle cible du globe.
«Cette année, les premiers lanceurs du système de missiles Sarmat seront mis en service», a ainsi déclaré Vadimir Poutine, non sans une pointe de fierté. «Les systèmes de missiles Sarmat «commenceront à être utilisés au combat dans un avenir proche»
Après une série d'essais ratés, l'arme ultime de la Russie est désormais prête à entrer en action.
Poutine ne vise pas l'Ukraine... mais l'Occident
Le Sarmat RS-28 mesure 35,5 mètres de long, pour un diamètre de 3,5 mètres. Pour la plupart des observateurs de guerre, il s'agit de l'arme la plus meurtrière depuis la fin de la guerre froide.
Les missiles Sarmat semblent clairement surdimensionnés pour le conflit en Ukraine. Avec cette nouvelle, Vladimir Poutine menace directement et ouvertement l'OTAN, l'Occident et ses alliés.
Sur la guerre en Ukraine
«J'imagine l'expression sur le visage des généraux qui ont accueilli cette nouvelle au Pentagone», commente ainsi Viktor Baranets, correspondant de guerre du journal russe Komsomolskaya Pravda.
Une arme capable de détruire tout l'État du Texas
Selon Viktor Baranets, un Sarmat peut être équipé de 10 à 15 têtes nucléaires, dont des missiles hypersoniques Avangard, qui devraient atteindre 27 fois la vitesse du son, soit plus de 33'000 km/h. «Il n'existe aucun système de défense antimissile au monde capable d'intercepter un missile volant à une vitesse aussi folle», a ainsi ironisé le correspondant de guerre.
Ce dernier s'extasie devant la «puissance de destruction totale» du missile. Chacune des 15 têtes nucléaires Sarmat disposerait en effet d'une puissance de 750'000 tonnes chacune, soit plus de 11 mégatonnes de TNT: «En termes simples, un Sarmat est capable de détruire un territoire de la taille de la France ou de l'État américain du Texas.»
Un Sarmat dispose d'un poids au décollage de 208,1 tonnes et peut accueillir 10 tonnes d'ogives. Le lanceur à trois étages serait si puissant qu'il pourrait mettre des satellites en orbite autour de la Terre.
Pour Viktor Baranets, il s'agit d'effectuer des «bombardements orbitaux». Dès lors, le missile ne suivrait pas la trajectoire la plus courte vers sa cible, mais il emprunterait n'importe quelle route, même au-dessus du pôle Nord ou du pôle Sud, en contournant tous les systèmes et radars de défense antimissile installés.
Immédiatement après le lancement, le missile s'élève à une altitude de 14 kilomètres. En pleine altitude, le missile atteint des vitesses extrêmes et des températures supérieures à 1500 degrés. Il se trouve alors dans une bulle de plasma qui le rend extrêmement mobile tout en l'isolant du monde extérieur.
Puis lorsqu'il s'approche de sa cible, le projectile descend à une hauteur de seulement 10 à 15 mètres, invisible pour les systèmes de défense aérienne.
Le Kremlin met en garde contre une confrontation nucléaire
Le Sarmat est une «arme stratégique très puissante», avait déjà mis en garde en mars le général de l'armée de l'air américaine Glen D. VanHerck, commandant du United States Northern Command.
Parallèlement à l'annonce de Vladimir Poutine, Marija Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a également mis en garde mercredi contre une escalade nucléaire: «La politique agressive des Etats-Unis et de l'OTAN pourrait conduire à une confrontation armée directe entre puissances nucléaires», a déclaré Zakharova selon l'agence de presse russe Tass.