Match retour en novembre?
Des obstacles attendent encore Biden et Trump sur la route de la présidentielle

Le match retour entre Joe Biden et Donald Trump devrait bien avoir lieu en novembre, après leurs victoires aux primaires du «Super Tuesday», mais des obstacles hasardeux demeurent sur la route des deux candidats à la Maison Blanche.
Publié: 07.03.2024 à 09:06 heures
La route est longue jusqu'en novembre, et Joe Biden comme Donald Trump pourraient bien réussir à éteindre toute rébellion interne. (Archives)
Photo: AFP

Le match retour entre Joe Biden et Donald Trump devrait bien avoir lieu en novembre, après leurs victoires aux primaires du «Super Tuesday», mais des obstacles hasardeux demeurent sur la route des deux candidats à la Maison Blanche.

D'un côté, l'âge de Joe Biden provoque un certain manque d'enthousiasme pour sa réélection, tandis que son soutien à Israël dans sa guerre à Gaza suscite chez certains l'indignation.

De l'autre, la rhétorique de discorde de Donald Trump et ses troubles judiciaires suscitent de forts doutes sur sa capacité à unifier un Parti républicain fracturé comme jamais. Si les grandes instances du parti de Donald Trump affichent un soutien clair à l'ex-président, le vernis craque au sein de la base, notamment dans l'électorat périurbain modéré.

Pas de soutien pour un candidat condamné

Plus des deux tiers des électeurs de sa rivale Nikki Haley en Caroline du Sud, dans l'Iowa, et dans le New Hampshire ont affirmé dans des sondages de sortie des urnes que Donald Trump ne pourrait pas compter sur leurs voix lors du scrutin présidentiel de novembre.

La campagne de Nikki Haley «a mis en lumière la position bancale et affaiblie de Trump au sein du Parti républicain, mais plus largement au sein de l'électorat américain», a écrit Alyssa Farah Griffin, directrice de la communication de la Maison Blanche sous Donald Trump, dans un éditorial mercredi pour The Daily Beast.

Les soucis judiciaires de l'ex-président, inculpé dans quatre affaires pénales, compliquent également sa tâche: au moins un tiers des électeurs républicains interrogés lors des primaires ont affirmé qu'ils ne soutiendraient pas un candidat condamné au pénal.

Si le tempétueux tribun a revendiqué lundi vouloir unir les républicains sous sa bannière, il n'a pas manqué le lendemain de se vanter d'avoir «écrasé» Nikki Haley lors du «Super Tuesday», accusant les électeurs de sa rivale d'être des démocrates «radicaux de gauche».

Biden, «trop vieux pour être efficace»?

La ferveur n'est pas non plus de mise pour le champion des démocrates. Un sondage récent du New York Times et du Siena College a révélé qu'une majorité de ses électeurs de 2020 considéraient désormais le président de 81 ans comme «trop vieux pour être efficace».

«Si j'étais dans le camp Biden en ce moment, j'entendrais de signaux d'alarme», a lancé le stratège républicain Colin Reed sur Sky News. Outre son âge, pour lequel Joe Biden ne peut pas faire grand chose, le soutien des Etats-Unis à Israël dans la guerre à Gaza provoque de forts remous dans la campagne du démocrate.

Plus de 100'000 électeurs aux primaires démocrates du Michigan ont placé dans l'urne un bulletin blanc en février à la suite d'une campagne en ce sens qui exhorte à «abandonner Biden». Des dizaines de milliers d'autres bulletins blancs sont venus s'ajouter lors du «Super Tuesday», notamment dans le Minnesota. «Ce sont des chiffres incroyables», a assuré à l'AFP Hassan Abdel Salam, un fondateur du mouvement «Abandon Biden».

La route est encore longue

De quoi provoquer des maux de tête dans l'équipe de campagne du démocrate, alors que le résultat de la présidentielle pourrait se décider à quelques milliers de voix près dans une poignée d'Etats pivots. La route est longue jusqu'en novembre, et Joe Biden comme Donald Trump pourraient bien réussir à éteindre toute rébellion interne.

Une autre menace demeure cependant, celle des candidats alternatifs. Côté démocrate, on se souvient avec douleur de la candidature en 2016 de Jill Stein, du Parti vert, qui avait été l'une des raisons de la défaite d'Hillary Clinton face déjà à Donald Trump. Ou encore de celle de Ralph Nader en 2000, qui avait vu l'élection de George W. Bush face au démocrate Al Gore.

Certains observateurs estiment que Robert Kennedy Jr, neveu de «JFK», est le mieux placé en 2024 pour mettre des bâtons dans les roues des deux candidats principaux. «RFK va devenir un problème pour Trump et Biden car il permet aux gens d'aller voir ailleurs», a affirmé le consultant politique Keith Nahigian, ancien responsable à la Maison Blanche sous George Bush père.

(AFP)

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