Le président américain Joe Biden aime emprunter la voie la plus sûre, même au sein de la campagne électorale pour la présidence américaine de 2024. Son nouveau mantra? «Hé, regardez, nous ne sommes pas aussi fous que notre opposition. Ici, il n'y a pas de mauvaises surprises.» Cette stratégie guide la campagne électorale du candidat démocrate et les politiques menées ces dernières semaines. Mais en agissant ainsi, Joe Biden se met le doigt dans l'œil. Il doit au plus vite remettre sa campagne à plat. Blick vous explique pourquoi.
La remontée de Joe Biden reste petite
En février, Joe Biden était sous le feu des critiques en raison de son âge et de ses performances. En mai, après le discours de Biden sur l'état de l'Union, les doutes sur son âge se sont dissipés. Sa cote de popularité s'est améliorée et, selon un sondage Reuters, il est actuellement presque à égalité avec son adversaire républicain, Donald Trump. Mais le temps presse pour Joe Biden. Car dans six mois déjà, les Américains éliront leur prochain président. Un sondage Gallup montre que lors des 19 dernières élections présidentielles, de 1936 à 2012, le futur vainqueur était déjà en tête au niveau national dans 14 cas en juin.
Et la petite remontée de Joe Biden au cours des derniers mois a été, disons, minuscule. Il est toujours légèrement à la traîne dans les sondages nationaux, et dans les swing states, ces états pivots et traditionnellement indécis qu'il avait décrochés en 2020 — Géorgie, Michigan, Arizona, Nevada, Pennsylvanie et Wisconsin — il est toujours derrière Donald Trump. L'écart est certes faible, mais la constante désagréable de la campagne électorale est que Joe Biden ne peut pas rattraper Donald Trump.
La réaction des démocrates face à cette constante est un mélange de confiance et de fatalisme injustifiés. D'un côté, on est convaincu que l'avance de Trump ne pourra pas être maintenue et qu'il craquera bien un jour. De l'autre, on s'irrite à l'idée que Biden s'écarte de son approche politique actuelle puisque celle-ci serait la meilleure!
Ce que l'on peut apprendre de Donald Trump
Une leçon importante des années Trump est que si l'on bat constamment le républicain dans les sondages, il faut faire preuve de retenue, se concentrer sur les fondements de sa campagne et sur ses efforts pour gagner des voix, et communiquer la normalité à chaque occasion. C'est ce que les démocrates ont réussi à faire en 2018 et 2020, leurs années de succès anti-Trump. C'est donc ce que fait actuellement Joe Biden, sauf qu'il ne gagne pas contre Donald Trump.
En revanche, lorsqu'on perd contre Donald Trump (comme ses concurrents républicains lors des primaires de 2016, 2020 et 2024), on ne peut pas compter sur une lassitude à son encontre pour venir sauver la mise. Au lieu de cela, il faut formuler une stratégie à la hauteur du défi et être prêt à enfreindre les règles normales de la politique… car Trump fait fi de la normalité politique.
Joe Biden pourrait gagner les élections, mais…
Soyons clairs: Joe Biden peut tout à fait gagner ces élections. Quelques points de retard ne sont pas impossibles à rattraper. Il pourrait être renforcé par un cessez-le-feu au Proche-Orient et de bonnes nouvelles concernant l'inflation et Donald Trump pourrait être condamné. La partie gauche du soutien de Robert F. Kennedy pourrait revenir à Biden, tandis que la partie favorable à Trump resterait avec le troisième parti. Les partisans mécontents de Donald Trump qui ont peu voté pourraient ne pas se rendre aux urnes le jour du scrutin.
Mais une chose est claire: Joe Biden doit prendre plus de risques, s'engager davantage auprès de ses électeurs potentiels. Car le démocrate fait actuellement de la politique sans tenir compte de ses électeurs potentiels. Mais son plus grand problème est qu'il ne veut pas le reconnaître. Il mène cette campagne comme s'il avait déjà gagné contre Donald Trump, ce qui ne fait que conduire son parti à la défaite.