Malgré l'hermétisme de Netanyahu
Les Etats-Unis poussent à la signature d'un accord de trêve à Gaza

Il faut un accord de trêve à Gaza, estiment les Etats-Unis. Une prise de position qui survient alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé une position diamétralement opposée, deux jours après l'annonce par Tsahal de la mort de six otages.
Publié: 03.09.2024 à 22:45 heures
Des manifestants ont à nouveau demandé mardi soir à Tel Aviv la conclusion d'une trêve et la libération immédiate des otages israéliens détenus par le Hamas.
Photo: Ariel Schalit
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ATS Agence télégraphique suisse

Les Etats-Unis ont estimé mardi qu'il était «temps de finaliser» un accord de trêve à Gaza, après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a refusé de céder aux pressions sur ce dossier, au 11e mois de la guerre avec le Hamas palestinien. La déclaration américaine survient deux jours après l'annonce par l'armée israélienne de la découverte dans un tunnel de Gaza de six otages tués selon elle à «bout portant» par le mouvement islamiste.

Les otages ont été enlevés et emmenés dans la bande de Gaza lors d'une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre Israël, qui a entraîné des représailles israéliennes ayant fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien assiégé, cible mardi de nouvelles frappes meurtrières.

L'annonce de la découverte des six corps a accentué la pression sur Netanyahu, entraînant des manifestations de milliers de personnes à Tel-Aviv et Jérusalem, accompagnées d'une grève dans plusieurs villes pour réclamer un accord permettant la libération des otages encore retenus à Gaza. «Il reste des dizaines d'otages à Gaza, qui attendent toujours un accord qui les ramènera chez eux. Il est temps de finaliser cet accord», a déclaré mardi le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller.

Une trêve associée à la libération des otages?

Il a précisé qu'«au cours des prochains jours, les Etats-Unis continueront à s'engager auprès de leurs partenaires dans la région afin d'obtenir un accord final», en référence aux négociations sous l'égide des médiateurs – Etats-Unis, Qatar, Egypte – en vue d'un accord de trêve associé à une libération d'otages.

Le président américain Joe Biden, dont le pays est le principal allié d'Israël, avait lui-même reproché au Premier ministre israélien de ne pas faire assez pour obtenir un accord sur les otages. Après avoir demandé publiquement «pardon pour ne pas avoir ramenés en vie» les six otages, Netanyahu a juré de faire payer «un prix très fort» au mouvement islamiste. «Je ne céderai pas aux pressions», a-t-il martelé. Il a par ailleurs réaffirmé la nécessité pour Israël de maintenir le contrôle d'un corridor le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte, un point d'achoppement des négociations.

Le Hamas réclame le retrait israélien de ce corridor, pris par les forces israéliennes en mai dernier et à terme le retrait total d'Israël de la bande de Gaza. Lundi soir, le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida, a averti que les otages encore retenus à Gaza seraient renvoyés «dans des cercueils» si Israël poursuivait sa pression militaire «au lieu de conclure un accord».

«Nétanyahu veut occuper Gaza indéfiniment»

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a réclamé mardi une enquête «indépendante» sur l'«exécution sommaire» des six otages. Netanyahu «veut occuper Gaza indéfiniment (...) Israël ne rendra jamais un territoire dont il a besoin pour sa sécurité», a déclaré mardi à l'AFP Mairav Zonszein, analyste à l'International Crisis Group. «Il a en gros annoncé qu'il n'y aurait jamais d'accord sur les otages.»

Le Premier ministre israélien affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme un mouvement terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne. A la faveur de «pauses humanitaires» de trois jours chacune, une campagne antipolio a été lancée dimanche dans le centre de Gaza avec l'objectif de vacciner plus de 640'000 enfants de moins de dix ans dans l'ensemble du territoire.

La campagne se déroule «bien», a dit Rik Peeperkorn, un responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le nombre total d'enfants de moins de dix ans vaccinés jusqu'à présent s'élève à 161'000, selon lui. La campagne devrait se déplacer jeudi vers le sud du territoire dans le but de vacciner quelque 340'000 enfants puis dans le nord pour vacciner 150'000 autres.

Pas de répit dans la bande de Gaza

Entretemps, l'offensive israélienne ne connaît pas de répit à Gaza. Dans le sud, deux Palestiniens ont été tués dans la chute d'un obus sur une tente de déplacés à Khan Younès, selon la défense civile. Dans le centre, une frappe a visé une maison près d'Al-Bureij et des tirs d'artillerie ont ciblé Nousseirat.

Dans le nord, deux personnes ont été tuées et une trentaine blessées, dont certaines grièvement, dans un bombardement israélien sur une école à Gaza-ville, selon la défense civile. Selon l'armée israélienne, la frappe a visé un centre de commandement du Hamas sur un site qui accueillait avant une école.

L'armée poursuit parallèlement pour le septième jour consécutif son opération «antiterroriste» dans le nord de la Cisjordanie occupée durant laquelle trois personnes ont été tuées mardi, selon le ministère de la Santé palestinien, portant à 30 le nombre de morts palestiniens depuis le 28 août.

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