Les patrons de l'industrie pétrolière ont assuré mardi être prêts à augmenter leurs investissements pétroliers aux Etats-Unis, en réponse aux signaux envoyés par Donald Trump qui veut favoriser les énergies fossiles au détriment des renouvelables.
Si la décarbonation et l'atténuation des effets du réchauffement climatique ont continué à faire partie des sujets, les intervenant à la conférence Cera Week, le grand raout de l'industrie à Houston (Texas), ont accueilli favorablement l'approche «réaliste» du président américain en faveur de leur industrie.
Les droits de douane voulus par Donald Trump ont fait tanguer les marchés depuis une semaine, mais l'absence de critiques formulées par l'industrie pétrolière souligne son soutien persistant à l'égard du républicain, après des années de tension avec l'ex-président Joe Biden. Le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanne, a ainsi assuré que son groupe continuerait d'investir pour renforcer ses capacités dans le gaz naturel liquéfié (GNL). Il «est peut-être temps de retourner explorer le Golfe d'Amérique», a-t-il dit, en employant la nouvelle dénomination voulue par M. Trump pour le Golfe du Mexique.
Son homologue de Conoco Phillips, Ryan Lance, a lui salué les premières décisions du gouvernement permettant notamment d'accorder des permis d'exploitation, citant par exemple un projet en la matière en Alaska, retardé jusqu'ici du fait de son impact environnemental. «Nous devons réparer le système qui est le nôtre ici aux Etats-Unis. C'est probablement le plus gros obstacle au développement du système énergétique» du pays, a-t-il estimé.
Ces remarques mettent en lumière l'optimisme régnant dans le secteur depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, alors que son prédécesseur se montrait critique des milliards dépensés par ces groupes pour réaliser des rachats d'actions.
Investissements dans le pétrole renforcés
Lancée en 1983, la Cera Week, initialement concentrée sur le pétrole, s'est désormais élargie à tous les types d'énergies, incluant notamment le secteur du renouvelable. Le ministre américain à l'Energie, Chris Wright, a ouvert lundi la conférence en assurant vouloir poursuivre la politique visant à renforcer les investissements dans le pétrole afin de disposer d'une énergie bon marché, et critiqué au passage Jo Biden pour l'attention qu'il portait au réchauffement climatique.
BP remet les gaz
Symbole de ce pivot de l'industrie, BP a annoncé le mois dernier réduire ses efforts dans les énergies renouvelables et abandonner ses objectifs d'émission de carbone pour relancer ses investissements dans les énergies fossiles. «Nous revenons à nos racines», a assuré mardi le directeur général du groupe, Murray Auchincloss, décrivant les efforts envisagés dans l'exploration et la production de pétrole, tant aux Etats-Unis qu'au Proche-Orient.