Lynchage médiatique
Le parti d'extrême droite allemand AfD choque en distribuant des «tickets d'expulsion»

La section de l'AfD de la ville Karlsruhe est actuellement confrontée à un énorme lynchage médiatique. La raison: le parti aurait distribué des «tickets d'expulsion» dans les boîtes aux lettres de personnes issues de l'immigration. La police mène désormais une enquête.
Publié: 14.01.2025 à 18:39 heures
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L'AfD de Karlsruhe a confirmé avoir distribué ces tracts.
Photo: Screenshot X
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Janine Enderli

A première vue, ils ressemblent à des billets d'avion, mais en réalité, il s'agit de tracts. Depuis le week-end dernier, une action de l'AfD Karlsruhe fait beaucoup de bruit en Allemagne. Des flyers portant l'inscription «Abschiebeticket» (tickets d'expulsion) ont atterri dans les boîtes aux lettres de plusieurs foyers. Sur le recto du «billet» sont indiqués le lieu de départ «Allemagne» ainsi que la destination «pays d'origine sûr». En dessous se trouve un code QR qui mène au site internet du parti local. La politicienne des Vert-e-s Beate Hoeft avait attiré l'attention sur ces flyers sur Instagram, ce qui a suscité l'indignation des réseaux sociaux. «Parfaitement ridicule», commente un utilisateur. «C'est de l'incitation à la haine», ajoute un autre. 

Dans un communiqué de presse, l'AfD de Karlsruhe renvoie à son propre programme de parti. Lors d'un entretien avec la chaîne de télévision SWR, un représentant a fait remarquer que jusqu'à présent, seul le recto avait été abordé dans les commentaires. Au verso, il y aurait des revendications politiques légitimes, selon Oliver Schnell, conseiller municipal de l'AfD. Le parti demande entre autres l'expulsion de toutes les personnes étrangères ainsi que la «suppression des incitations à venir en Allemagne pour aucune raison valable».

Le député AfD Marc Bernhard, a entre-temps confirmé l'action de distribution. Entre 20'000 et 30'000 flyers ont ainsi été imprimés. Ils seraient aussi distribués sur les stands de campagne du parti d'extrême droite. Il n'y aurait cependant pas de recherche ciblée de noms à consonance étrangère. La police judiciaire a indiqué à SWR qu'une enquête était en cours pour suspicion d'incitation à la haine. Jusqu'à présent, aucune plainte n'a été déposée.

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