À peine la promesse de chars lourds est-elle tenue que l'Ukraine réclame des avions de combat. Les alliés occidentaux peinent à soutenir Kiev dans sa lutte contre la Russie et sapent par la même occasion leurs propres capacités de défense.
Les pays de l'OTAN approvisionnent notamment l'Ukraine à partir de leurs propres stocks. Cela se ressent dans le domaine des obus d'artillerie, entre autres. Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, exige désormais que les États membres commandent davantage de munitions et que les usines augmentent leurs moyens de production. Il s'agit également de reconstituer les réserves propres, a-t-il expliqué mardi en marge des consultations du groupe de contact sur l'Ukraine à Bruxelles.
Sur les livraisons d'armes à l'Ukraine
En janvier, Jens Stoltenberg avait déjà mis en garde sur la vulnérabilité des États membres. «Notre soutien à l'Ukraine a vidé les stocks d'armes et de munitions de l'OTAN», avait-il déclaré au journal «Die Welt». Selon lui, cet appui était juste et nécessaire en raison de ses besoins: «Mais nous devons bien sûr reconstituer nos propres réserves, notamment pour nous assurer que nous pouvons continuer à l'approvisionner.»
Kiev tire-t-elle trop de munitions?
Le secrétaire général de l'OTAN se montre en principe ouvert à la livraison d'avions de combat. Mais il s'agit maintenant, et en priorité, de tenir les promesses déjà faites et de s'assurer que tous les systèmes déjà livrés fonctionnent comme ils le devraient. Outre les munitions, Jens Stoltenberg a également mentionné mardi les pièces de rechange et la maintenance.
Selon lui, les troupes ukrainiennes tirent plus de munitions que les entreprises d'armement occidentales en fabriquent. Cela a mis l'industrie de la défense sous pression. «Le délai d'attente pour les munitions de gros calibre est par exemple passé de 12 à 28 mois. Les commandes passées aujourd'hui pourraient n'être livrées que deux ans et demi plus tard. Nous devons donc augmenter la production et y investir.»
Augmenter la cadence prend du temps
En Europe en particulier, les gouvernements ont considéré pendant des décennies que la probabilité d'une guerre terrestre basée sur l'artillerie était faible. Les moyens de fabrication ont ainsi été réduits. Tom Waldwyn, collaborateur scientifique à l'International Institute for Strategic Studies, explique à CNN: «Il y a des limites aux augmentations de production qui peuvent être effectuées rapidement. Les plus importantes sont coûteuses et prennent du temps.»
Le président de l'association allemande des forces armées, André Wüstner, dresse un tableau similaire dans le «Morgenmagazin» de la ZDF, en référence à l'envoi prévu de chars Leopard à l'Ukraine. Celle-ci est «bonne pour Kiev d'une part, mauvaise pour la disponibilité opérationnelle de la Bundeswehr d'autre part». La politique doit maintenant renforcer l'industrie afin que l'équipement nécessaire soit disponible dans les années à venir, demande-t-il L'OTAN s'efforce d'augmenter l'objectif des dépenses de défense des pays membres de 2 à 3% du produit intérieur brut.