La première victime de la guerre, c’est toujours la vérité. La propagande a pour but de confondre l’adversaire et d’encourager ses troupes et ses alliés. Gardons ainsi à l’esprit que les informations suivantes ne sont pas avérées, mais proviennent d’une personnalité ayant une grande expérience et un excellent carnet d’adresses en Russie. Riho Terras, 54 ans, est l’ancien commandant en chef de l’armée estonienne et depuis deux ans, député européen.
Sur Twitter, il analyse ce qu’il estime être le plan de Vladimir Poutine: se terrer dans sa «tanière», quelque part dans l’Oural, pour guider les opérations de l'armée russe en Ukraine. Riho Terras explique en détail dans une série de tweets comment le président russe, en pétard, attendrait de meilleures nouvelles du front depuis un bunker de montagne lourdement gardé, où des oligarques se seraient également réunis.
Résistance inattendue
Les troupes russes rencontrent une résistance bien plus importante qu'attendue par le Kremlin, affirme Riho Terras. «Les Russes sont choqués par la résistance acharnée qu’ils rencontrent», assure-t-il.
L'homme partage également un document qui, selon lui, provient d’un briefing des services secrets russes. Il en ressort que l’invasion de Poutine se déroule bien plus mal que ne le pensait le chef du Kremlin. «Poutine est furieux», écrit l’expert. «Il était sûr que ce serait un jeu d’enfant et que la guerre ne durerait que quatre jours.»
Pas de capitulation rapide de Kiev
Selon ses propres indications, l’armée ukrainienne aurait déjà tué environ 3500 soldats russes. Une partie d'entre eux auraient perdu la vie lors de la destruction de deux avions de transport vendredi soir.
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Moscou s’attendait à une reddition rapide de Kiev. En réaction, Riho Terras craint que de terribles attaques russes ne soient bientôt lancées contre la population civile afin de semer la panique parmi les Ukrainiens. Il demande à la population ukrainienne de «tenir bon».
Objectif: tenir dix jours
Toujours selon l'expert, Moscou n'a pas de plan tactique réel. «La guerre coûte environ 20 milliards de dollars par jour. Il y a des missiles pour trois ou quatre jours, tout au plus. Ils sont utilisés avec parcimonie. Il y a un manque d’armes, les usines d’armement ne sont pas en mesure de remplir les commandes. Les fusils et les munitions sont ce qu’ils peuvent fournir de mieux».
Selon lui, la Russie ne pourrait produire à nouveau des armes de grande taille que dans trois ou quatre mois, si tant est qu’elle en produise. «Ils n’ont pas de matières premières. Ce qui était auparavant principalement fourni par la Slovénie, la Finlande et l’Allemagne est désormais bloqué.»
Riho Terras s’attend à ce que la Russie cherche bientôt à entamer des discussions. «Si l’Ukraine parvient à retenir les Russes pendant dix jours, alors les Russes devront entamer des négociations. Car ils n’ont pas assez d’argent, d’armes ou de matières premières. Et cela même s'ils restent indifférents aux sanctions.»
(Adaptation par Thibault Gilgen)