BYD vient de frapper un nouveau grand coup: la nouvelle plateforme électrique du constructeur chinois offre une puissance de charge gigantesque allant jusqu'à 1000 kW. Et les nouveaux hyperchargeurs de BYD, équipés de câbles spécialement refroidis par liquide, peuvent atteindre jusqu'à 1360 kilowatts.
La plateforme dite Super E devrait permettre de recharger deux kilomètres d'autonomie chaque seconde. Cela signifie qu'après seulement cinq minutes de charge, il serait possible de rouler 400 kilomètres, rendant la recharge presque aussi rapide qu'un plein d'essence. «Nous pouvons ainsi éliminer la plus grande critique restante des utilisateurs de véhicules électriques», se réjouit Wang Chuanfu, président du conseil d'administration de BYD Group.
Mercedes contre-attaque
Les constructeurs chinois avaient déjà une longueur d'avance dans le développement de moteurs électriques, de batteries et de techniques de charge. Pour contrer cela, les marques européennes tentent de se profiler avec des plateformes de véhicules évolutives, des bases techniques conçues pour être utilisées sur plusieurs modèles de véhicules, y compris entre différentes marques.
Mercedes vient par exemple de lancer la nouvelle plateforme électrique MMA. Le groupe allemand nourrit beaucoup d'espoir dans cette nouveauté, car elle permettra pour la première fois des systèmes d'assistance à la conduite en réseau. De plus, la plateforme MMA permettra une recharge plus rapide. En dix minutes, il sera possible de charger suffisamment d'énergie pour parcourir plus de 300km. Parallèlement aux moteurs électriques, de nouveaux véhicules équipés de moteurs à essence mild-hybrid sont également proposés sur la base du MMA.
BMW innove aussi
BMW mise aussi sur une plateforme électrique entièrement nouvelle avec la «Neue Klasse». Le premier modèle sur cette base sera l'iX3 à la fin de l'année, suivi de l'i3 en 2026, qui seront de véritables révolutions par rapport aux anciens modèles du constructeur allemand.
Avec sa nouvelle plateforme, BMW mettra l'accent sur les propulsions purement électriques. Composée de quatre ordinateurs ultra-performants, la plateforme devrait avoir une puissance de calcul 20 fois supérieure à la génération actuelle de véhicules. Cette nouveauté devrait permettre au groupe bavarois de réduire le poids de ses véhicules et les coûts liés à leur fabrication.
Pas de révolution VW pour l'instant
Depuis des années déjà, les concurrents premium allemands de Porsche et Audi roulent avec un système électrique de 800 volts. Si des modèles comme l'Audi E-Tron GT ou la Porsche Taycan pouvaient déjà se charger à 270 kilowatts au début, ils peuvent désormais atteindre 320 kilowatts. Cette amélioration a permis de stopper les plaintes des clients, concernant l'autonomie réelle des véhicules de la première génération.
Toutefois, aucune plateforme révolutionnaire n'est actuellement en vue chez VW, la marque phare du grand groupe Volkswagen. La société de Wolfsburg se concentre plutôt sur les deux petites voitures ID.1 et ID.2, qui doivent renouer avec ses anciens succès.
Bien que le design aille désormais dans la bonne direction, une base fraîche valoriserait davantage les produits VW. En effet, même les modèles phares comme l'ID.7 ou l'ID.Buzz ne se chargent qu'avec une puissance maximale de 200 kW avec une technique de 400 volts. Impossible donc de faire plus sans un réseau de bord de 800 volts.
Stellantis prend l'eau
Face aux prouesses de BYD, la nouvelle plateforme STLA du groupe Stellantis, qui compte des marques comme Peugeot, Citroën ou Opel, paraît tout à fait démodée: elle atteint tout juste 160 kilowatts sur un chargeur rapide. La plateforme possède au moins l'avantage d'être compatible avec de nombreux véhicules, dont certains modèles avec un moteur hybride.
Jusqu'à maintenant, la plupart des marques premium européennes avaient échoué dans la recharge de leurs modèles électriques. Mais avec les nouvelles plateformes et génération des modèles Mercedes CLA, BMW Neue Klasse et Volvo ES90, les Européens ont fait un grand pas en avant dans ce domaine.
Reste à savoir si cela suffira pour concurrencer les constructeurs chinois. Si l'industrie automobile européenne vacille, l'évolution des plateformes connectées montre qu'elle n'est pas encore tombée.