Lors d'un événement organisé à Paris devant plusieurs dizaines de journalistes européens, Google a montré des fonctionnalités de réalité augmentée, de nouvelles représentations en 3D générées à partir de ses images de rues, de nouvelles possibilités de recherche d'information sur des photos et une nouvelle application de recherches dans les oeuvres d'art.
Le géant des technologies a aussi annoncé avoir lancé des tests pour intégrer de l'intelligence artificielle (IA) dite «générative» à la recherche en ligne, alors que Microsoft vient de présenter une nouvelle version test de son propre moteur de recherche, Bing, avec ses algorithmes et ceux du robot conversationnel ChatGPT.
Pour le groupe californien, il s'agit de ne pas céder de terrain après deux décennies de domination quasiment sans partage de ce secteur lucratif.
L'IA n'est pas infaillible
Mais des astronomes ont signalé sur Twitter une erreur de Bard dans une publicité pour le nouveau logiciel.
L'annonce montre un exemple de question posée à Bard: «Quelles dernières découvertes de la Nasa issues du télescope James Webb puis-je expliquer à mon enfant de 9 ans?» Parmi les réponses, l'IA déclare que ce télescope a été le premier à prendre des photos d'une planète hors du système solaire, alors que le téléscope géant européen l'avait en réalité déjà fait, en 2004.
L'erreur a fait perdre plus de 7% au titre d'Alphabet, la maison mère de Google, à la Bourse de New York mercredi.
«Nous avons encore besoin de tests massifs», avait reconnu Prabhakar Raghavan, vice-président chargé notamment du moteur de recherche, avant que la gaffe ne fasse surface.
Les influenceuses beautés épargnées
Trois des cadres de Google avaient fait le déplacement à Paris, une façon de donner une dimension internationale et multilingue à ses projets basés sur l'IA. L'entreprise n'a pas donné de précision sur la manière dont Bard serait intégré à son moteur de recherche.
Comme son rival la veille, Prabhakar Raghavan a estimé que l'intégration de l'IA constituerait «une nouvelle ère de la recherche», les mots mêmes du patron de Microsoft, Satya Nadella.
Mais il n'a pas voulu indiquer de délai pour une version grand public, répétant que ce serait «dans quelques semaines». «Ce sera quand nous serons satisfaits du résultat», a-t-il ajouté prudemment, allusion aux nombreux déboires de ChatGPT et autres IA génératives, aux réponses parfois absurdes ou déplacées.
Il a aussi assuré non seulement que l'IA ne donnerait pas «une seule bonne réponse», mais aussi que cela ne découragerait pas les internautes d'aller sur d'autres sites. Les analystes craignent un appauvrissement de la quantité d'informations mais aussi des revenus publicitaires de tous les sites web.
«Nous voulons toujours que les gens explorent le web», a lancé Elizabeth Reid, également chargée du moteur de recherche. «Les gens voudront toujours des informations venant de gens auxquels ils peuvent s'identifier. Il y aura toujours des influenceuses beauté.»
Pas de réponses 100% justes
Google n'a pas non plus précisé si les réponses de son IA indiqueraient les sources de ses réponses, et a reconnu que la technologie actuelle des IA ne garantissait pas des réponses 100% justes.
Le groupe a assuré ne pas avoir cédé à la pression de Microsoft et au succès mondial de ChatGPT pour accélérer ses annonces. «Nous travaillons sur l'IA depuis des années», ont expliqué ses dirigeants. «Aucun événement particulier» ne nous a poussé à faire ses annonces maintenant, ont-ils affirmé.
(AFP)