Dimanche, les rebelles Houthis ont juré qu'ils répondraient aux frappes américano-britanniques contre des régions sous leur contrôle au Yémen. Ces attaques ont été menées en réponse aux frappes de ces insurgés soutenus par l'Iran contre des navires marchands en mer Rouge.
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Les raids ont suivi une série de frappes américaines contre des forces d'élite iraniennes et des groupes pro-Iran en Syrie et en Irak, en représailles à une attaque meurtrière contre une base américaine en Jordanie le 28 janvier. C'est la troisième opération conjointe des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre les Houthis au Yémen. Les forces américaines ont mené aussi, seules, des frappes contre des cibles rebelles dans le pays en guerre depuis 2014.
36 cibles rebelles visées
Mais malgré l'intensification des opérations américaines, les Houthis ont poursuivi leurs attaques en mer Rouge et dans le Golfe d'Aden, disant viser des navires liés à Israël «en solidarité» avec les Palestiniens à Gaza, ravagée par la guerre entre Israël et le Hamas.
Les frappes américano-britanniques ont visé samedi 36 cibles rebelles «dans 13 lieux au Yémen en réponse aux attaques continues des Houthis contre le trafic maritime international et commercial ainsi que les navires de guerre transitant par la mer Rouge», selon un communiqué conjoint des Etats-Unis, du Royaume-Uni et d'autres pays ayant soutenu l'opération. «Des arsenaux profondément enterrés, des systèmes et lanceurs de missiles, des systèmes de défense antiaérienne et des radars des Houthis» ont été ciblés, ajoute le texte.
Les Houthis veulent la paix à Gaza
Les Houthis ont commencé à s'en prendre au trafic maritime en mer Rouge en novembre. Et ils ont désigné les intérêts américains et britanniques comme des cibles légitimes après les frappes de ces deux pays. Les nouvelles frappes «n'ébranleront pas» le «soutien des Houthis au peuple palestinien résistant à Gaza et ne passeront pas sans réponse et sans punition», a averti Yahya Saree, le porte-parole militaire des Houthis. Sans mentionner de victimes, il a fait état de 48 frappes dans six provinces, dont treize sur la capitale Sanaa et ses alentours, et neuf dans la région de Hodeida, sous contrôle des Houthis.
«Soit il y a la paix pour nous, la Palestine et Gaza, soit il n'y a pas de paix et pas de sécurité pour vous dans notre région», a prévenu samedi un porte-parole des Houthis, Nasr al-Din Amer. «Nous répondrons à l'escalade par l'escalade.»
«Nous avons eu peur quand nous avons entendu les frappes» samedi soir, témoigne à Sanaa Hamed Ghanem, 35 ans. «Nous avions l'espoir que la guerre se termine, mais maintenant Dieu sait combien de temps» elle va durer, déplore ce père de cinq enfants. Pays le plus pauvre de la péninsule arabique dévasté par la guerre, le Yémen connaît toutefois une accalmie fragile après une trêve négociée par l'ONU en 2022.
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a déclaré que les frappes de samedi visaient «à dégrader davantage les capacités de la milice des Houthis, soutenue par l'Iran, à mener ses attaques déstabilisatrices». Tôt dimanche, les Etats-Unis ont annoncé avoir mené une nouvelle frappe contre un missile antinavire des Houthis qui était «prêt à être lancé contre des navires en mer Rouge».
L'Iran condamne les frappes américaines
Ennemi juré des Etats-Unis, l'Iran a «fermement condamné» les frappes américano-britanniques, qui sont selon lui en «contradiction» avec leur souhait affirmé de «ne pas vouloir une extension du conflit» au Moyen-Orient. Et le Hamas a dénoncé «une escalade qui entraînera la région dans davantage de troubles».
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque meurtrière sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre. Les violences liées au conflit ont débordé au-delà de leurs frontières. Le 28 janvier, un drone a frappé une base en Jordanie, tuant trois soldats américains et blessant plus de 40, une attaque attribuée par Washington à des groupes pro-Iran.
Les Etats-Unis ont répliqué vendredi par des frappes contre des cibles liées à l'Iran en Irak et en Syrie, mais n'ont pas frappé le territoire iranien. A la demande de la Russie, qui a accusé Washington de «semer le chaos» au Moyen-Orient, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence lundi.
(AFP)