Plus de 300 ONG ont appelé dans la nuit de vendredi à samedi les pays en développement et la Chine à quitter la conférence de l'ONU sur le climat à Bakou si les pays riches n'augmentent pas leur engagement financier. La COP29 est entrée en prolongations samedi, après 12 jours de négociations infructueuses.
«Si rien de suffisamment fort n'est proposé à cette COP, nous vous invitons à quitter la table (des négociations) pour vous battre un autre jour, et nous mènerons le même combat», écrivent 335 organisations dans une lettre adressée à une alliance de 134 pays regroupant les pays en développement et la Chine, un groupe appelé G77+Chine.
«Nous (...) vous soutenons de tout cœur dans le rejet du le texte de négociation actuel. Ce texte est absolument inacceptable et permet aux pays développés de s'affranchir complètement de leurs obligations en matière de financement de la lutte contre le changement climatique pour les pays en développement», estiment les ONG.
Première offre des Etats riches
Les négociations de la COP29 se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi pour revoir le projet d'accord publié vendredi, qui incluait une première offre des Etats riches. Ceux-ci se sont engagés à porter leur effort de 100 milliards (89 milliards de francs) par an aujourd'hui à 250 milliards de dollars (223 milliards de francs) d'ici 2035.
«Nous insistons: il vaut mieux ne pas avoir d'accord à Bakou qu'un mauvais accord, et il s'agit d'un très, très mauvais accord en raison de l'intransigeance des pays développés», souligne encore la lettre.
Indignation profonde
Les représentants du Réseau Action Climat, de War on Want et de la Climate Justice Coalition ont également adressé une lettre signée par 156 organisations aux Etats-Unis, à l'Union européenne, au Royaume-Uni, au Canada, au Japon et à d'autres pays développés.
Nous «sommes profondément indignés par le rôle destructeur que vous avez joué dans la création d'un projet de texte de négociation (...) absolument inacceptable en ce dernier jour de la COP29», indique cette lettre remise à Trigg Talley, émissaire spécial du président américain pour le climat.
Les ONG demandent aux pays développés, «au lieu de fuir leurs responsabilités légales (...) de prendre l'initiative d'abandonner les énergies fossiles en fournissant des fonds publics et des technologies aux pays en développement». «Si cette COP se termine par un résultat faible ou inexistant, c'est vous qui serez à blâmer», préviennent les signataires.