Joe Biden est à plaindre. Il y a quatre ans, il s'est présenté comme candidat à la présidence malgré son âge avancé, alors que cette étape de sa carrière n'était sans doute pas prévue dans son CV arrivant à échéance. Derrière son élection, il s'agissait uniquement d'évincer Donald Trump du trône.
Comme l'a montré sa victoire électorale, Joe Biden était l'homme de la situation: il s'était fait un nom en tant que vice-président américain, il était considéré comme un travailleur sérieux et en tant qu'homme d'un certain âge, il pouvait rallier à sa cause les électeurs conservateurs de Trump.
Après son élection, les rumeurs disaient qu'il se retirerait prématurément et laisserait à sa vice-présidente Kamala Harris la possibilité de devenir la première présidente des États-Unis. Mais c'était sans compter sur Trump qui se représenterait après sa destitution. Et cet élément change beaucoup de choses dans le scénario des démocrates.
Un jugement dévastateur
Remplacer Joe Biden n'était, jusqu'à présent, pas une option pour les démocrates: c'est lui qui a le plus de chances d'empêcher Trump d'être élu à nouveau. Mais il semble désormais qu'une alternative pour les élections du 5 novembre soit nécessaire. Et pour cause: Joe Biden s'affaiblit de plus en plus.
Parmi ses dernières maladresses, le président américain a confondu plusieurs chefs d'État. Face à ces épisodes, le jugement de Robert Hur, désigné comme enquêteur spécial dans l'affaire des documents de Biden, est accablant.
Le républicain décrit le président comme un «homme âgé bien intentionné avec une mauvaise mémoire», qui peut à peine se souvenir de faits bruts comme la date de la mort de son fils. Difficile donc de prouver sa mauvaise foi dans ce contexte.
Une vice-présidente faible
Mais si Joe Biden a pu se maintenir aussi longtemps malgré ses absences répétées, c'est notamment grâce à sa vice-présidente Kamala Harris. Sa faiblesse a soutenu Joe Biden au sein du parti: on ne peut tout simplement pas l'envisager comme remplaçante à la tête du pays. Kamala Harris n'a pas su se démarquer jusqu'à présent. Y-a-t-il au moins un sujet que l'on peut associer positivement à elle? On cherche encore.
La vice-présidence est consciencieuse et décente: on ne peut pas le lui enlever. «Je suis prête à servir mon pays», a-t-elle déclaré pour assurer la barre en cas de défaillance à court terme du chef d'Etat fébrile. Mais la présenter comme candidate officielle à la présidence serait fatal. Les chances d'élection de Trump n'en seraient que favorisées.
Antony Blinken, le remplaçant favori?
La solution? Chercher un remplaçant à Joe Biden. On parle du gouverneur de Californie Gavin Newsom, du ministre des Transports Pete Buttigieg, de la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer et du gouverneur de Caroline du Nord Roy Cooper.
Un nom rarement cité dans ce contexte pourrait également faire l'affaire: Antony Blinken. Le ministre des Affaires étrangères de Joe Biden a prouvé qu'il agit de manière intelligente et constructive, et il jouit d'une grande sympathie auprès de la population.
Les mots touchants de la première dame
Ce week-end, la première dame Jill Biden a envoyé un email en masse dans lequel elle défendait son mari: «C'est vrai, Joe a 81 ans, mais à 81 ans, il fait plus en une heure que la plupart des gens en une journée entière.»
Des mots touchants de la part d'une épouse qui prend la défense de son mari. Les démocrates doivent toutefois regarder la vérité en face et agir. Car tout porte à croire que leur Joe Biden n'a, en réalité, plus assez de force pour diriger la plus grande puissance mondiale.