Depuis l’entrée en fonction de Donald Trump, les conditions d’entrée aux Etats-Unis se durcissent. Cette politique n’est pas seulement dirigée contre les migrants, envers lesquels le président américain a adopté une ligne dure, mais également contre les voyageurs. Les défenseurs des droits civils mettent en garde contre ces nouvelles mesures et donnent des conseils sur la meilleure façon de se préparer à une entrée sur le territoire américain.
«Préparez-vous, faites un plan avant de passer au contrôle»: c’est le conseil de l’organisation américaine des droits civiques Electronic Frontier Foundation (EFF) pour entrer aux Etats-Unis. Cela s’applique aux touristes, aux étudiants titulaires d’un visa ainsi qu’aux personnes qui souhaitent se rendre aux Etats-Unis pour y travailler. Une attention particulière doit être portée aux téléphones et ordinateurs portables.
Les gardes-frontières travaillent-ils différemment depuis le retour de Trump?
Bien que les lois n’aient pas beaucoup changé ces dernières années, le «Washington Post» souligne que la manière dont les agents de la police des frontières travaillent a changé sous l’administration du président Donald Trump.
En pratique, peu de personnes sont soumises à des contrôles intensifs lors de leur entrée. Les chiffres de l’EFF montrent que sur 420 millions d’entrées en 2024, 12 millions ont fait l’objet d’un deuxième contrôle et seulement 47'000 d’entre elles d’une troisième étape particulièrement poussée. Pour Sophia Cope, porte-parole de l’EFF, le nombre de contrôles d’appareils électroniques à l’entrée a toutefois augmenté ces dernières années. «Il sera intéressant de voir comment les choses se dérouleront cette année», a-t-elle déclaré.
Un dilemme à la frontière
La procédure d’entrée se déroule ainsi: dans une première étape, le fonctionnaire de l’autorité frontalière et douanière pose quelques questions de routine, par exemple sur la raison du voyage et vérifie le passeport. Toutefois, si l’agent remarque quelque chose ou par sélection aléatoire, il peut dans un deuxième temps demander plus de détails et parfois même examiner le compartiment à piles de l’ordinateur portable ou demander au voyageur de déverrouiller son téléphone.
L’EFF parle ici d’un dilemme. Si l’on refuse, le garde-frontière peut saisir l'appareil et arrêter les voyageurs. Si l'on accepte, le contrôleur peut également déverrouiller le téléphone; le fonctionnaire peut alors contrôler les applications, lire les e-mails, regarder des photos et même copier des données.
Dans une troisième étape, plus rare, l’autorité douanière peut collecter et stocker des données. Selon le «Washington Post», ces dernières peuvent être conservées pendant 15 ans et sont consultables par des milliers de gardes-frontières.
Eviter de connecter son téléphone à Internet
La porte-parole de l’EFF conseille de mettre le téléphone en mode avion avant le contrôle à la frontière et de ne pas utiliser le WLAN. Ainsi, le fonctionnaire ne peut voir que ce qui se trouve directement sur le téléphone portable et non pas ce qui serait stocké dans un cloud. Les gardes-frontières ne peuvent par ailleurs que consulter des comptes publics sur les réseaux sociaux et non des comptes privés.
Il est important de réfléchir à l’avance à la manière dont on va réagir à la frontière. Utiliser un deuxième téléphone pratiquement vide pour entrer dans le pays peut éveiller les soupçons d’un fonctionnaire, a déclaré la porte-parole. On peut toutefois envisager de laisser certains appareils à la maison.