Hier soir, le groupe international de hackers Anonymous a lancé une nouvelle offensive contre Vladimir Poutine et sa guerre – qui ravage l'Ukraine depuis l'invasion du 24 février. Le groupe a adressé un message vidéo au néo-tsar, dans lequel il dénonce une fois de plus l'attaque et les atrocités commises depuis par le régime poutinien.
«Des innocents ont été tués, les réfugiés fuient en masse, le gouvernement ukrainien force ses citoyens à la conscription. (...) Vous (Poutine, ndlr.) aviez critiqué l'armée étasunienne et l'OTAN pour leur occupation et leurs bombardements au Moyen-Orient. Ce qui était certainement une critique légitime. Mais vous avez à présent démontré que vous ne valez pas mieux que les gouvernements impérialistes que vous critiquez.
(...) Même les citoyens que vous prétendez protéger sont contre la guerre, et sortent protester à travers nombre de grandes villes russes. (...) Les sanctions feront du mal à votre peuple, pas à vous.
Si vous continuez sur cette lancée, (...) vous allez devoir faire face à des cyber-attaques sans précédent, en provenance du monde entier. Les Membres d'Anonymous ont déclaré la cyber-guerre contre votre régime agressif. De nombreux sites gouvernementaux ont été mis hors ligne ces derniers jours. Mais ce n'est que le début. Vos secrets ne sont plus en sécurité.»
Ce n'est pas la première fois qu'Anonymous agit en soutien à l'Ukraine et à l'opposition russe, qui gronde malgré la censure et la peur. L'ONG OVD-info rapporte que 13'443 détentions à ce jour.
Lutter à coup de troll face
Dans la nuit de dimanche à lundi, le groupe aurait piraté le service radio de l'armée russe, y diffusant un troll face moqueur. Les conséquences exactes de ces actes de sabotage restent néanmoins un mystère pour le commun des mortels. Selon le «Kyiv Post», le groupe aurait aussi hacké le Service fédéral de sécurité russe hier.
«Les balles ne peuvent tuer les idées»
Conscients du discrédit et des viles intentions que l'adversaire leur prêtera certainement, les Anonymous tentent de prévenir leur abâtardissement par le gouvernement russe, entre autres, en réitérant leur manifeste pour l'occasion.
«Nous abhorrons la violence. Nous sommes contre la guerre. Nous sommes contre la brutalité policière. Nous avons brandi nos poings en l'air pour nous opposer aux agressions, encore et encore. Nous ne choisirions jamais de blesser physiquement quelqu'un. Comprenez-le et retenez-le, même si un gouvernement vous dit le contraire.»
Le gouvernement poutinien, à un moment ou à un autre, aura besoin d'un véritable soutien de la part de son peuple pour pouvoir continuer sa guerre. Un soutien qu'il est – depuis Genève, Paris ou Londres – difficile de quantifier et d'évaluer.
Une chose est certaine: avec la loi sur les «fake news» imposée en Russie jeudi dernier, quiconque parlant de «guerre» contre l'Ukraine, ou appelant à imposer des sanctions contre la Russie, est passible de 15 ans de prison. Cela est valable pour les citoyens russes comme pour les étrangers.