Le célèbre virologue avait fait polémique
Christian Drosten n'a «jamais voulu être infecté»

Le virologue de renom Christian Drosten a récemment fait parler de lui en déclarant qu'il souhaitait être infecté par le coronavirus afin d'en être protégé le plus longtemps possible. Il avait été mal compris et explique comment la pandémie va se transformer en endémie.
Publié: 13.09.2021 à 10:43 heures
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Dernière mise à jour: 13.09.2021 à 12:09 heures
L'éminent virologue allemand Christian Drosten a récemment fait sensation en déclarant qu'il souhaitait être infecté par le coronavirus.
Photo: Keystone

Récemment, le virologue allemand Christian Drosten a provoqué des remous avec une déclaration polémique. La presse a relayé l'information selon laquelle il souhaitait, bien qu'il ait reçu deux doses du vaccin, se faire contaminer par le coronavirus afin de fortifier ses anticorps. Ce genre de déclarations est du pain béni pour les opposants à la vaccination, qui y ont vu l'admission du plus grand virologue allemand que la vaccination était inefficace.

Christian Drosten avait fait cette déclaration dans un podcast de la radio allemande NDR. Après que la presse a repris cette citation, le virologue s'est rapidement manifesté pour corriger le tir: sa déclaration a été sortie de son contexte. «Vous avez lu des choses folles sur moi aujourd'hui», a-t-il protesté sur Twitter. «Bien sûr que je ne veux pas me contaminer moi-même!»

En espérant une endémie

Le contexte de sa déclaration est le suivant: Christian Drosten parlait de «mise à jour immunitaire» individuelle. Il décrivait un fait scientifique: plus une personne est exposée au virus, plus elle y devient résistante car elle produit des anticorps pour lutter contre lui. Il a dès lors prononcé cette phrase: «Mon objectif, en tant que virologue Drosten, est de devenir immunisé : Je veux avoir une immunité vaccinale et, par-dessus le marché, je veux absolument avoir ma première infection générale, puis la deuxième et la troisième à un moment donné.»

Le virologue ne voulait pas dire par là qu'une infection offre une meilleure protection que la vaccination contre le Covid-19. Il s'attachait plutôt à montrer comment le coronavirus pourrait évoluer d'un virus paralysant nos sociétés à un agent pathogène circulant normalement grâce à un taux de vaccination suffisant. Cette situation serait désirable et préférable à une situation où il faudrait sans cesse mettre à jour sa vaccination pour l'adapter à des variants nouveaux.

Christian Drosten aimerait voir une situation où le virus circule en permanence et où il y a des épidémies locales récurrentes, comme dans le cas de la grippe. Grâce à des «contacts récurrents avec le virus», l'immunité de la population deviendrait de plus en plus résistante. En tant qu'adulte relativement sain et ayant été vacciné deux fois, il peut se permettre de ne pas craindre une contamination. Mais cela ne s'applique pas aux groupes à risque et surtout, cela ne signifie pas qu'il faut renoncer au vaccin: il rappelle qu'il est primordial qu'un nombre important de personnes soient vaccinés, car il propose une production d'anticorps et induit une mémoire immunologique de base importante, que des contaminations successives viendront renforcer, mais qu'elles ne peuvent pas remplacer.

«Un risque énorme d'aborder l'automne sans être vacciné»

Le virologue ne recommande donc en aucun cas de renoncer à la double vaccination. Il est toujours de la plus haute importance de se «vacciner contre le virus». C'est le seul moyen pour qu'un nombre suffisant de personnes puissent développer une immunité pour prévenir une évolution sévère de la maladie de Covid-19, même avec les rares contaminations malgré le vaccin.

Avec un taux de vaccination suffisamment élevé, la propagation du coronavirus pourrait également être suffisamment contenue, a-t-il ajouté. Christian Drosten souhaiterait voir un taux de vaccination de 90 à 95%, voire de 100% pour les plus de 60 ans. Et il veut «faire comprendre une nouvelle fois qu'il est tout simplement très risqué d'aborder l'automne sans être vacciné si l'on a plus de 60 ans».

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