Le président américain devant l'ONU
Joe Biden, déçu, met en garde l'élite mondiale avant de tirer sa révérence

Dans un discours de trente minutes devant l'Assemblée générale de l'ONU, Joe Biden a marqué sa dernière apparition sur la scène internationale, délivrant un avertissement clair à l'élite mondiale. Analyse.
Publié: 25.09.2024 à 13:51 heures
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Le président américain Joe Biden a profité de sa dernière apparition devant l'Assemblée générale de l'ONU.
Photo: Getty Images
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Samuel Schumacher
Le président américain Joe Biden a effectué sa dernière apparition devant l'Assemblée générale de l'ONU.
Photo: Getty Images

Une main sur le cœur, un bref salut et, déjà, il était parti. La dernière apparition de Joe Biden en tant que président des Etats-Unis sur la scène internationale a duré moins de 30 minutes. Sur le fond, son intervention n'a rien apporté de nouveau. Mais entre les lignes, le discours de Biden devant l'Assemblée générale de l'ONU avait de quoi séduire. Il n'y a qu'à voir la réaction de l'ambassadeur russe à l'ONU pour s'en convaincre.

Celui-ci appuyait ostensiblement sur son téléphone portable tandis que Biden annonçait sur le devant de la scène: «Poutine et sa guerre ont échoué!» L'Ukraine n'a pas été détruite et l'OTAN est plus forte que jamais, a-t-il ajouté. Le diplomate russe ne voulait évidemment pas entendre cela.

Mais de son côté, Volodymyr Zelensky ne débordait pas non plus d'optimisme pendant le discours de Biden. Le président ukrainien, venu à New York pour promouvoir son plan de victoire – notamment pour obtenir des feux verts sur les livraisons d’armes à longue portée visant le territoire russe –, sait pertinemment qu’après les élections américaines de novembre, la donne pourrait changer. Il craint de perdre définitivement le soutien crucial de l’Occident dans sa guerre défensive contre la Russie.

Promesse vide en Ukraine

C’est justement contre cette éventualité que Joe Biden a mis en garde. «Nous ne devons pas faiblir, et nous aiderons l'Ukraine jusqu’à la victoire», a-t-il insisté.

Le président américain sortant a été tout aussi virulent dans son analyse de la guerre au Proche-Orient. Les «morts innocents» des deux côtés doivent prendre fin, immédiatement. Joe Biden a fait référence avec insistance au plan de paix qu'il a élaboré avec l'Egypte et le Qatar et qui représente la dernière chance de sauver la région d'une grande guerre.

Quel que soit le sujet abordé par l'homme le plus puissant du monde, – les manœuvres de Pékin en mer de Chine méridionale, les millions de personnes affamées au Soudan, les dangers de l'intelligence artificielle – il a eu l'air d'un professeur déçu qui fait la leçon à sa classe de terminale lors de la toute dernière leçon avant les longues vacances d'été. «Vous m'avez déçu»: Joe Biden ne l'a certes pas dit, mais il l'a clairement laissé entendre.

L'avertissement de Biden à l'élite mondiale

Pendant 50 ans, il estime s'être engagé pour la paix et la stabilité, depuis son élection au Sénat en 1972. Aujourd'hui, le monde se trouve à nouveau à la croisée des chemins. Ce n'est que si l'élite mondiale au pouvoir se ressaisit que le tournant vers le bien sera possible: «Rappelez-vous qui vous représentez ici: votre peuple», a lancé Biden à la salle comble. «Les habitants de vos pays sont plus importants que votre pouvoir.» Il a lui-même dû s'en rendre compte lorsqu'il a décidé d'interrompre sa campagne présidentielle cet été.

Pour conclure, il a cité Nelson Mandela: «Cela semble toujours impossible jusqu'à ce que quelqu'un le fasse.» Une phrase qui, malheureusement, s’applique aussi bien aux bonnes actions qu’aux agressions territoriales en Europe au XXIe siècle. L'ONU s'est récemment montrée incapable de prévenir ces «impossibilités» inquiétantes. Et les mots incisifs de Biden ne changeront probablement pas cela.

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