Le président russe Vladimir Poutine s’attendait à une conquête rapide de l’Ukraine. Mais même un mois après le début de la guerre, les Ukrainiens opposent une résistance implacable aux envahisseurs russes.
Compte tenu de la vision à court terme du chef du Kremlin, il est désormais confronté à un manque cruel de personnel. Il a besoin de plus de soldats sur le front. Le dirigeant semble toutefois avoir déjà trouvé une solution.
Poutine prévoit en effet de mener des attaques contre ses propres usines chimiques, qui pourraient entraîner la mort de milliers de civils russes, comme l’explique le politicien Ilya Ponomarev au journal britannique «Daily Mail». Mais pourquoi une telle absurdité? Il rendrait ainsi les saboteurs ukrainiens responsables de ces attaques, ce qui lui donnerait un prétexte pour mobiliser son armée. Tous les soldats disponibles seraient alors envoyés en Ukraine.
Les Russes doivent se réfugier dans des villages
Ilya Ponomaryov explique tenir ces informations d’une source sûre. Cet homme de 46 ans a été le seul politicien russe à voter contre l’annexion de la Crimée en 2014. Depuis, il vit en exil en Ukraine. «Plus de 20 entreprises sont considérées comme des cibles de sabotage, mais l’usine chimique d’engrais minéraux de Voskresensk et la raffinerie de pétrole de Moscou à Kapotnya sont les sites classés prioritaires», avertit-il.
Mais selon lui, «des explosions dans des lieux publics sont également possibles». C’est pourquoi il conseille désormais aux Russes: «Si vous vivez dans une grande ville russe ou à proximité de lieux potentiellement dangereux et que vous avez la possibilité de vous rendre dans un village par exemple, je vous recommande vivement de le faire».
Même si le bombardement de ses propres entreprises ou villes semble absurde, le plan a apparemment déjà fonctionné une fois pour Poutine. En 1999 déjà, une série d’attentats terroristes avait eu lieu en Russie. Ils ont été attribués à des séparatistes tchétchènes et ont servi de prétexte aux Russes pour lancer la deuxième guerre de Tchétchénie. La Russie a toutefois interdit à l’époque toute enquête indépendante sur l’origine de ces attentats.
«Ces attentats ont été très utiles pour le pouvoir».
Poutine lui-même a été l’un des grands bénéficiaires de ces attentats. Il est devenu président un an plus tard et a pu consolider sa position pendant la deuxième guerre de Tchétchénie. L’ancien homme politique russe et défenseur des droits de l’homme Sergueï Kovalev (1930-2021) a déclaré à l’époque qu’il était probable que les services secrets russes (FSB) soient les auteurs de l’attentat et donc que Poutine soit également impliqué.
«Je ne peux pas prouver que ces attentats à Moscou ont été organisés par le Kremlin», avait reconnu Sergueï Kovalev. «Mais je veux dire que ces attentats ont été très utiles pour le pouvoir. Personne ne savait rien de Poutine. Mais après cela, sa cote de popularité a grimpé en flèche». Deux membres d’une commission d’enquête, qui soupçonnaient également le FSB d’être impliqué dans les attentats, ont été tués en 2003. Les meurtres n’ont jamais été élucidés.
(Adaptation par Thibault Gilgen)