Après des mois d'attente
La Chambre américaine votera sur l'aide à l'Ukraine ce samedi

La Chambre américaine des représentants votera samedi sur des fonds pour l'Ukraine, Israël et Taïwan, suite à l'insistance du président Joe Biden. Le Congrès bute depuis des mois sur l'adoption de fonds pour Kiev.
Publié: 17.04.2024 à 19:35 heures
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Dernière mise à jour: 17.04.2024 à 19:45 heures
L'annonce de Mike Johnson, le chef républicain de la Chambre américaine, a déjà été rejetée par certains de ses collègues républicains.
Photo: DUKAS

La Chambre américaine des représentants va voter samedi sur des textes débloquant des fonds pour l'Ukraine, Israël et Taïwan, a indiqué mercredi le chef républicain de l'institution, après des pressions répétées du président Joe Biden. «Nous nous attendons à ce que le vote final sur ces propositions de loi ait lieu samedi soir», a écrit Mike Johnson dans une lettre aux élus du Congrès, consultée par l'AFP.

Les élus se prononceront sur quatre textes. Le premier prévoit près de 61 milliards de dollars pour aider l'Ukraine, principalement de l'aide militaire. Des propositions de loi distinctes prévoient également plus de 26 milliards de dollars pour soutenir Israël et plusieurs milliards de dollars pour Taïwan.

De longs mois de débats

Empêtré dans des querelles partisanes, le Congrès bute depuis des mois sur l'adoption de fonds pour Kiev, en guerre avec la Russie depuis février 2022. Le président américain Joe Biden a maintes fois exhorté les élus à adopter une enveloppe d'assistance militaire et humanitaire sans tarder. Mercredi matin, il a réitéré son appel par une tribune dans les colonnes du Wall Street Journal.

La Chambre américaine des représentants «doit adopter de manière urgente» les propositions de loi sur de nouvelles aides à l'Ukraine et Israël et sur une aide humanitaire pour Gaza, a appelé le dirigeant démocrate. «Si les deux pays sont tout à fait capables de défendre leur propre souveraineté, ils dépendent pour ce faire de l'aide américaine, y compris en armements. Et nous sommes à un moment charnière», écrit-il dans le quotidien.

La Maison Blanche avait apporté mardi un appui prudent à ces nouveaux projets. Avant donc que le président Joe Biden n'apporte son soutien franc aux textes. «A la fois l'Ukraine et Israël sont attaqués par des ennemis impudents qui cherchent leur annihilation», a-t-il lancé dans sa tribune.

Le président russe Vladimir Poutine «veut soumettre le peuple ukrainien et absorber sa nation dans un nouvel empire russe», a-t-il ajouté, estimant également que «le gouvernement iranien veut détruire Israël, et ainsi raser à jamais de la carte le seul Etat juif au monde». «L'Amérique ne doit jamais accepter aucun de ces résultats», a asséné Joe Biden.

Déjà un échec en février

L'Ukraine manque désespérément de munitions dans sa guerre face à la Russie et les crédits américains sont épuisés. Israël, de son côté, a fait face dans la nuit de samedi à dimanche, à une attaque directe et sans précédent de l'Iran, dans le contexte de tensions régionales au plus haut.

Une enveloppe de 60 milliards de dollars d'assistance militaire et économique pour l'Ukraine avait été adoptée au Sénat en février. Mais les républicains de la Chambre des représentants ont refusé d'examiner le texte – en raison, entre autres, d'un différend sur la question de l'immigration.

S'il est adopté par la Chambre à majorité républicaine, le lot de textes dévoilé mercredi sera ensuite étudié par le Sénat à majorité démocrate, avant éventuellement d'arriver sur le bureau de Joe Biden pour promulgation.

L'annonce est déjà rejetée par les républicains

L'annonce de Mike Johnson a été rejetée par certains de ses collègues républicains, ravivant la possibilité d'une motion de censure et d'une nouvelle crise à la Chambre. Son prédécesseur, Kevin McCarthy avait été destitué l'an dernier après une rébellion de l'aile trumpiste de son parti.

Mike Johnson a plongé le Parti républicain «dans le chaos en servant les démocrates et en adoptant l'ordre du jour de Biden», a critiqué sur X l'élue Marjorie Taylor Greene. «Maintenant, il va financer des guerres à l'étranger», a-t-elle ajouté. Il «doit annoncer une date pour sa démission et permettre aux républicains d'en élire un nouveau afin de mettre l'Amérique d'abord et faire passer un programme républicain».

Le «speaker» a écarté tout départ volontaire. «Je ne démissionnerai pas», a dit Mike Johnson à la presse, jugeant «absurde» la menace de dépôt d'une motion de censure.

(AFP)

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