L'attention n'est plus sur l'Ukraine
Comment Poutine profite de l'attaque de l'Iran contre Israël

L'attaque de l'Iran contre Israël a suscité de vives réactions à l'international. Mais pas en Russie. Le président russe Vladimir Poutine, proche allié de l'Iran, est resté bien silencieux. Et l'escalade actuelle au Proche-Orient pourrait même lui être favorable.
Publié: 15.04.2024 à 17:15 heures
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Dernière mise à jour: 15.04.2024 à 17:18 heures
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Le chef du Kremlin Vladimir Poutine et le président iranien Ebrahim Raïssi sont alliés.
Photo: Getty Images
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Johannes Hillig

Le Proche-Orient est en ébullition – prêt à imploser. En lançant plusieurs missiles et drones contre Israël dans la nuit du 13 au 14 avril, l'Iran a attaqué directement son ennemi juré pour la première fois. Désormais, la menace d'une nouvelle guerre sans précédent plane sur le monde entier.

C'est précisément cette situation qui pourrait réjouir le chef du Kremlin Vladimir Poutine. Pendant que le monde a les yeux rivés sur le Proche-Orient, l'attention n'est plus fixée sur l'Ukraine. «Il est possible que le Kremlin ait intérêt à ce que le conflit au Proche-Orient reste imprévisible. Cela mobilise des forces américaines et de l'argent américain qui, à son tour, manque pour la défense de l'Ukraine», analyse l'expert militaire Carlo Masala dans «Bild».

Ce dernier est convaincu que la Russie, et donc Poutine, a été informée de l'attaque contre Israël. «Moscou aurait également eu la possibilité d'agir sur l'Iran si cette action avait été contraire aux intérêts russes. La Russie ne l'a pas fait», rappelle l'expert.

La Russie avait condamné l'attaque à Damas

Le monde entier a condamné l'attaque de l'Iran. Quant à la Russie, elle a fait profil bas, allant même jusqu'à attribuer une part de responsabilité à l'Occident. 

Pour justifier son attaque contre Israël, l'Iran invoque le droit à la légitime défense après l'attaque contre l'ambassade iranienne à Damas, en vertu de l'article 51 de la Charte des Nations unies, a expliqué le ministère russe des Affaires étrangères à Moscou.

A l'époque, la Russie avait clairement condamné l'incident visant Damas. «Malheureusement, le Conseil de sécurité des Nations unies n'a pas pu réagir de manière appropriée à la frappe contre la représentation consulaire iranienne en raison de l'attitude de ses membres occidentaux», indiquait Moscou dans un communiqué.

«Actions provocatrices irresponsables»

Pour rappel, la Russie est un proche allié de l'Iran. Elle s'y approvisionne notamment en armes et en drones pour combattre en Ukraine. L'armée de Vladimir Poutine effectue presque toutes les nuits des attaques aériennes sur le territoire ukrainien avec des dizaines de drones de conception iranienne. Certains de ces drones sont livrés par l'Iran lui-même, d'autres sont construits directement par la Russie.

Moscou place l'escalade actuelle dans le contexte de nombreux conflits non résolus au Proche-Orient, notamment le conflit israélo-palestinien – conflits qui seraient encore aggravés par des «actions provocatrices irresponsables». Pour la Russie, les États de la région devraient résoudre les problèmes par des moyens politiques et diplomatiques. Les «forces internationales constructives» devraient y contribuer. Mais alors que le monde a les yeux rivés sur le Proche-Orient, Poutine continue de faire la guerre à l'Ukraine. Et espère sans doute pouvoir agir à l'ombre du conflit israélien.

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