L'Iran a affirmé lundi sa «détermination» à coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à propos du nucléaire, sur fond de tensions avec les pays occidentaux.
«Tout en préservant sa sécurité et ses intérêts nationaux, l'Iran reste déterminé à coopérer avec l'AIEA», a indiqué sur le réseau social X le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, après un entretien à Vienne avec le chef de l'AIEA, Rafael Grossi. L'échange a été qualifié de «franc et constructif» par Kazem Gharibabadi, qui avait participé vendredi à Pékin à des pourparlers avec ses homologues russe et chinois.
Rejet des allégations
Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire n'existent qu'à des fins civiles, notamment pour l'énergie.
Cet échange entre l'Iran et l'AIEA «s'inscrit dans la continuité de notre interaction avec l'Agence», avait souligné avant la rencontre le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.
Recours à la force contre l'Iran?
«Les menaces contre les installations nucléaires pacifiques de l'Iran ont augmenté, il est naturel pour nous d'intensifier nos consultations à cet égard» avec l'AIEA, avait ajouté Esmaïl Baghaï, au moment où le président américain, Donald Trump, n'écarte pas le recours à la force contre l'Iran.
L'Iran a conclu en 2015 un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, Etats-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.
Accumulation des stocks de matière fissile
Donald Trump a retiré unilatéralement en 2018 son pays de l'accord. Selon l'AIEA, l'Iran respectait ses engagements. En représailles au retrait américain et au retour des sanctions américaines, Téhéran a depuis pris des distances avec l'accord.
L'Iran est le seul Etat non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60%), tout en continuant à accumuler d'importants stocks de matière fissile, selon l'AIEA. Un seuil de 90% permet de fabriquer une arme atomique, selon le gendarme onusien du nucléaire. L'accord de 2015 plafonnait ce taux à 3,67%.
L'Iran a tenu ces derniers mois plusieurs pourparlers avec l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni pour tenter de raviver l'accord, qui offrait à Téhéran une levée des sanctions en échange d'un contrôle accru de ses activités nucléaire.