Le mystère persiste
Poutine est-il impliqué dans la disparition du chef d'une l’entreprise d’armement allemande?

Le chef de l’entreprise d’armement allemande Rheinmetall a disparu pendant plusieurs jours. Son entreprise avait auparavant annoncé vouloir livrer des chars à l’Ukraine. Coïncidence ou manœuvre orchestrée par Vladimir Poutine?
Publié: 20.05.2022 à 20:33 heures
Le chef de l'entreprise d'armement allemande Rheinmetall, Thorsten K., a disparu pendant quatre jours. C'est avec cette photo que la police l'a recherché.
Photo: Polizei Kassel
Martin Bruhin

La disparition d’un homme fait sensation en Allemagne. Jeudi dernier, le patron du groupe d’armement Rheinmetall, Thorsten K.*, originaire de la ville de Cassel, s’est volatiliser sans laisser de traces pendant quatre jours. Fait alarmant car son entreprise prépare actuellement des livraisons de chars vers l’Ukraine, rapporte le média allemand «Bild».

Le jour de son évanouissement dans la nature, Thorsten K. a d’abord annulé tous ses rendez-vous, puis il n’a pas répondu aux appels de ses collaborateurs inquiets. Tous craignaient qu’il lui soit arrivé quelque chose de grave. L’homme d’affaires aurait-il pu être enlevé par des agents russes? Une crainte pas entièrement infondée: le patron de Rheinmetall est au fait de nombreux secrets de l’armée allemande.

Des recherches intensives ont été menées pendant quatre jours, sans succès. Seule une image provenant d’une caméra de surveillance a fait surface, le montrant en train de retirer du cash avant de partir en trottinette électrique. Dimanche, il a finalement été retrouvé par une patrouille de police à proximité du centre de la ville de Cassel. Il se trouvait dans une voiture, fortement alcoolisé et nécessitant des soins médicaux.

Une augmentation de l’espionnage?

Pour l’instant, impossible de savoir ce qu’il s’est passé. Ni l’Office fédéral de la police criminelle, ni le service de protection de la Constitution, ni le procureur général fédéral n’ont souhaité s’exprimer lorsque «Bild» les a sollicités. Le groupe d’armement Rheinmetall n’a pas voulu commenter l’incident.

Toutefois, une déclaration de Thomas Haldenwang, chef du bureau fédéral de la protection de la Constitution allemande, a alimenté les rumeurs. «Il faut s’attendre à ce que, dans un monde où des hostilités se déroulent ouvertement et où des sanctions drastiques sont imposées, le seuil d’inhibition pour l’espionnage, le sabotage et l’influence illégitime continue de baisser», a-t-il avancé lors d’un congrès à Berlin.

* Nom connu de la rédaction

(Adaptation par Jessica Chautems)

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