Les préparatifs pour des discussions sur une paix prochaine entre la Russie et l'Ukraine sont déjà en cours. Alors que l'administration Biden avait tout fait à Washington pour prolonger le conflit, celle de Trump semble plutôt vouloir l'arrêter prochainement, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. «Nous sommes nettement plus impressionnés par l'attitude de l'administration actuelle et nous sommes donc davantage ouverts au dialogue.»
Le fait que Vladimir Poutine se réjouisse des plans de paix du président américain Donald Trump n'est pas une surprise. Dans ceux-ci, aucune restriction n'est prévue pour la Russie. «Les dirigeants du Kremlin ne seront pas tenus juridiquement responsables», explique à Blick Ulrich Schmid, expert de la Russie à l'université de Saint-Gall. «En revanche, leur croisade sera récompensée par des cessions territoriales.»
«Ce sera une paix sale»
Les conditions auxquelles l'armistice doit être conclu à partir du 20 avril «ont d'emblée une connotation russe», poursuit Ulrich Schmid. Si une paix intervient selon le modèle terre contre paix, «ce sera une paix sale», explique l'expert. «En principe, on peut dire que plus vite elle arrivera, plus injuste elle sera.»
«Dans l'immédiat, Poutine n'a pas les ressources nécessaires pour une nouvelle grande offensive militaire», rassure Ulrich Schmid. «Mais l'influence russe reste puissante, que cela soit en Moldavie, en Géorgie, en Serbie ou au sein de la Bosnie-Herzégovine. Le soutien militaire des Etats-Unis en Ukraine a été décisif au cours des trois dernières années de guerre. Aucun autre pays n'a livré autant d'armes et de munitions. Sous l'administration Trump, les pays européens devraient entreprendre un effort monumental pour assurer la défense ukrainienne sans le soutien des Américains.»
Le principal adversaire des Etats-Unis est ailleurs
Pour les États-Unis, de nouvelles escalades de la part du Kremlin seraient indésirables à deux égards. D'une part, pour l'administration Trump, l'adversaire principal est la Chine. L'Ukraine est donc un fardeau dont il faut se débarrasser le plus rapidement possible. On le voit notamment avec le vice-président J. D. Vance et le ministre de la Défense Pete Hegseth, dont l'attention est concentrée sur la défense de leur propre pays.
D'autre part, il y a l'aspect financier: le nouveau gouvernement américain veut économiser son argent en mettant fin au soutien militaire à l'Ukraine le plus vite possible. Cela est finalement cohérent avec la politique annoncée par Trump: «America First» ("L'Amérique avant tout» en français).