L'assaillant en détention
Ukraine: un célèbre militant nationaliste assassiné à Odessa

Un militant nationaliste ukrainien, Demian Ganoul, a été assassiné à Odessa. Le suspect, un déserteur de l'armée, a été arrêté. Les autorités envisagent un possible meurtre commandité par la Russie.
Publié: 14.03.2025 à 19:15 heures
Des ukrainiens alors qu'ils reviennent de captivité russe lors d'un échange de prisonniers. Photo publiée sur le canal Telegram officiel du ministre ukrainien de l'Intérieur Igor Klymenko le 5 février 2025.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Un militant nationaliste ukrainien, connu pour ses actions contre les russophones et les critiques de la mobilisation militaire, a été tué par balle à Odessa, ont annoncé vendredi les autorités.

Demian Ganoul, âgé de 31 ans au moment de sa mort, a été abattu en pleine rue dans cette grande ville portuaire du sud de l'Ukraine par un assaillant qui a fui les lieux avant d'être arrêté quelques heures plus tard. «Un homme soupçonné d'avoir assassiné un militant a été placé en détention. Une arme qui aurait servi à commettre le crime a été trouvée dans l'appartement où il se cachait», a indiqué sur Telegram le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé dans un message sur les réseaux sociaux que l'homme assassiné est Demian Ganoul. Les services de sécurité ukrainiens, le SBU, ont indiqué de leur côté que le tireur présumé était un déserteur de l'armée de 46 ans. Ils ont dit étudier l'éventualité d'un meurtre commandité par la Russie.

Ancien cadre de l'organisation ultranationaliste Pravy Sektor ("Secteur Droit"), Demian Ganoul est surtout connu pour avoir pris part aux graves violences ayant opposé militants pro-russes et pro-ukrainiens à Odessa en mai 2014, selon les médias ukrainiens.

Plus de 40 personnes, principalement des pro-russes, avaient alors été tués dans ces affrontements, dont de nombreux brûlés vifs dans l'incendie de la Maison des syndicats d'Odessa, où ils s'étaient réfugiés et qui avait pris feu.

Le meurtre de Demian Ganoul est survenu le lendemain d'une décision de la Cour européenne des droits de l'homme à ce sujet, qui a estimé que les autorités ukrainiennes n'avaient pas fait assez pour prévenir ou arrêter la flambée de violence. Elle a aussi jugé que la «désinformation et la propagande» russes avaient joué un rôle dans les tensions.

Après la tragédie de mai 2014, Demian Ganoul avait créé sa propre organisation, «Front de rue», et a été à l'origine de nombreuses actions contre la langue et la culture russe à Odessa, notamment via le démantèlement de monuments impériaux et soviétiques ou visant les russophones. Plus récemment, il luttait contre ceux qui dénoncent la mobilisation militaire, un sujet houleux en Ukraine. En juin 2024, il avait notamment passé à tabac un homme qui avait critiqué les forces armées ukrainiennes, le forçant ensuite à se présenter à un bureau d'enrôlement.

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