L'ancien porte-parole de Trump au WEF
«S'il ne réalise rien que 10% de ses promesses, cela sera déjà très dangereux»

Anthony Scaramucci, ancien confident de Donald Trump, met en garde contre les dangers de ses promesses électorales. Il critique la rhétorique agressive, mais voit également des aspects positifs dans le discours. D'autres dirigeants semblent eux sereins.
Publié: 05:24 heures
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Dernière mise à jour: 06:58 heures
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Anthony Scaramucci avait été nommé porte-parole de Donald Trump lors de son premier mandat. Il a été renvoyé au bout de 11 jours.
Photo: Pascal Mora
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Christian Kolbe

Davos est un monde à part. Alors que le discours d'investiture de Donald Trump a secoué de nombreuses personnes et médias européens, les décideurs du Forum économique mondial (WEF) semblent eux plutôt sereins. «Trump est-il bon ou mauvais pour le monde?», s'interroge Bjorn Johansson, célèbre chasseur de tête, dans un entretien avec Blick. Il esquisse une réponse: «Nous ne le saurons que dans deux ans.» 

Pour l'homme de 74 ans, la balle est dans le camp des Européens: «Cette fois, ils sont mieux préparés, mais peuvent-ils réagir rapidement et correctement face à Trump?» Pour lui, le Vieux Continent manque de dirigeant politique fort pour relever ce défi. Pendant ce temps, d’autres patrons suisses n’ont pas encore pris le temps de se pencher sur la question du deuxième mandat de Donald Trump, paraissant avoir des priorités plus urgentes que d’analyser la politique du président américain. 

Son ancien bras droit alerte

Contrairement à eux, Anthony Scaramucci s’y intéresse depuis des années avec passion. Cet Italo-Américain, proche de Donald Trump durant sa première campagne présidentielle, a collaboré étroitement avec lui pendant neuf mois. En guise récompense de ses bons et loyaux services, Anthony Scaramucci avait été nommé porte-parole du président... avant d'être renvoyé au bout de 11 jours.

Aujourd'hui, l'homme de 61 ans tire la sonnette d'alarme: «Si Trump met en œuvre rien que 10% de ce qu'il a annoncé, la situation deviendra très dangereuse. Je le dis à tous mes amis européens.» Selon lui, le discours de Trump est devenu très agressif. «Il avait l'air d'un dictateur colonialiste et impérialiste», affirme son ancien bras-droit. Pourtant, l’histoire montre que l’impérialisme n’a jamais été bénéfique, ni pour les peuples opprimés ni pour les impérialistes eux-mêmes.

Cela dit, son ancien bras droit reconnaît également certains aspects positifs dans le discours de Trump. Il confie avoir apprécié ses propos sur la dérégulation et sur le conflit en Ukraine. «Il a été très direct et honnête, ce qui m’a vraiment impressionné», conclut-il.

Des temps difficiles pour l'Europe?

De son côté, le politologue américain Ian Bremmer est lui serein: «Peu de choses m'ont surpris dans son discours. Trump a déjà annoncé toutes ces mesures à maintes reprises au cours des dernières semaines. Ce qui m'a étonné, c'est le nombre d'assaillants du Capitole qu'il a graciés.» En effet, grâce à la clémence de Trump, 1600 de ses partisans qui avaient participé à l'attaque du Capitole ont été remis en liberté.

Il y a toutefois une grande différence avec le premier mandat, estime Ian Bremmer: «Trump a aujourd'hui beaucoup plus de pouvoir pour imposer ce qu'il veut. Cela vaut pour la politique intérieure comme pour la politique extérieure.» Le politologue pense également que l'Europe pourrait connaître des temps difficiles: «Il ne veut pas dealer avec toute l'Union européenne, mais seulement avec certains Etats bien précis.» On attend avec impatience de voir quelles armes rhétoriques Donald Trump utilisera lorsqu'il s'adressera jeudi, par vidéo, aux participants du Forum économique mondial.

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