Vers 10H05 GMT (11H05 à Paris), l'euro a dévissé face au franc suisse, baissant de 0,36% à 1,0114 franc suisse. Vers 12h15, la monnaie suisse s'échangeait à 1,00765 franc pour un euro, un niveau que la paire de devises n'avait plus atteint depuis l'abandon du taux plancher par la Banque nationale suisse (BNS) en janvier 2015, date à laquelle la devise helvétique était passée sous la parité face à la monnaie unique européenne.
Face au dollar, l'euro s'échangeait pour 1,1012 dollar (-0,49%), après avoir touché un plus bas depuis mai 2020 à 1,1009 dollar. Avec les derniers événements en Ukraine, contre laquelle l'armée russe a lancé une vaste offensive, les marchés ont assisté à une «nouvelle forte progression des monnaies refuges que sont le franc suisse, le dollar et le yen. La paire EUR/CHF se rapproche de plus en plus de la parité», a averti John Plassard de Mirabaud Banque dans un commentaire.
La guerre en Ukraine en cause
La crise ukrainienne continue d'éloigner les investisseurs de l'euro, alors que l'armée russe a tiré sur un bâtiment de la plus grande centrale nucléaire d'Europe dans la nuit de jeudi à vendredi, sans fuite radioactive détectée selon Kiev.
«La guerre de Vladimir Poutine affecte le monde entier, mais les Etats-Unis bien moins que l'Europe», résume Holger Schmieding, analyste chez Berenberg. Pour le Vieux Continent, la conséquence de la guerre sera «une croissance moins forte et une inflation encore plus élevée», prévient-il.
Coupable par association géographique
C'est surtout la faiblesse de l'euro qui semble profiter au franc. «La monnaie unique (européenne) est désormais coupable par association géographique et les gros titres sur le nucléaire aujourd'hui ne vont pas aider sa cause», a estimé l'analyste Jeffrey Halley d'Oanda.
Dans ce contexte, c'est le dollar qui semble être la valeur refuge la plus appréciée du moment. «Si la situation empire au point que les investisseurs clôturent leurs positions, le dollar américain sera de loin la meilleure couverture», a constaté l'analyste senior de Swissquote, Ipek Ozkardeskaya.
Le rouble en baisse
Parmi les autres devises affectées par le conflit, la devise russe repartait en baisse face au billet vert (-1,9% à 111,56 roubles pour un dollar).
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Dans ce contexte, les données mensuelles sur l'emploi américain, dont la publication est prévue à 13H30 GMT, étaient un peu moins attendues qu'à l'accoutumée. «Ce qui comptera sera le salaire horaire moyen, qui est attendu en forte hausse», note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez SwissQuote.
Une hausse plus marquée que prévu pourrait peser sur le rythme de hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), alors que l'incertitude plane sur la réaction de la Banque centrale européenne (BCE) à la crise ukrainienne.
(AFP)