La tension est à son comble devant la municipalité de Zvecan, au Nord du Kosovo. Des soldats en tenue anti-émeutes de la Kfor, la force multinationale emmenée par l'OTAN, ont placé une barrière métallique autour de la mairie pour empêcher plusieurs centaines de Serbes d'y accéder, a rapporté une journaliste de l'AFP.
Trois véhicules blindés de la police kosovare, dont la présence suscite toujours l'ire des Serbes majoritaires dans quatre localités du Nord du Kosovo, étaient garés devant la mairie.
Objet de l'escalade: les maires albanais
Les Serbes, qui ont eu une cinquantaine de blessés dans leurs rangs lundi, ont boycotté les municipales d'avril dans ces localités, ce qui a abouti à l'élection de maires albanais avec une participation de moins de 3,5%.
Ces édiles ont été intronisés la semaine dernière par le gouvernement d'Albin Kurti, le Premier ministre de ce territoire en très large majorité peuplé d'Albanais, faisant fi des appels à l'apaisement lancés par l'Union européenne et les Etats-Unis.
La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province et des tensions éclatent régulièrement entre Belgrade et Pristina.
Quelque 120'000 Serbes vivent au Kosovo (qui compte 1,8 million d'habitants) dont un tiers environ dans le Nord.
Les manifestants réclament le départ des maires albanais qu'ils qualifient «d'illégitimes» et celui de la police kosovare.
La situation avait déjà dégénéré vendredi lorsque les maires étaient venus prendre leurs fonctions accompagnés par les forces de l'ordre.
(ATS)