La grande distribution suisse s'en lave les mains
100 millions de saumons meurent à cause d'élevages de torture en Norvège

L'organisation de protection des consommateurs Foodwatch demande aux détaillants allemands de retirer le saumon de Norvège de leur assortiment. Le «Beobachter» fait le point sur la question et montre comment déguster du saumon sans remords.
Publié: 13.12.2024 à 20:36 heures
Le saumon norvégien est le poisson de table le plus apprécié en Suisse, et pas seulement durant les fêtes.
Photo: KEYSTONE
Alexander Lüthi
Alexander Lüthi

Les conditions de vie déplorables des poissons dans les élevages de saumon norvégiens sont à l'origine de cette demande, explique-t-on chez Foodwatch. L'année dernière, selon le rapport, un saumon sur six est mort avant d'être abattu. Au total, cela représentait 100 millions de poissons. Les principales causes sont, selon Foodwatch, les maladies, les blessures et les parasites. Ces derniers se propagent rapidement, car dans ces élevages, un grand nombre de poissons vivent dans un espace très restreint.

Depuis des années, le saumon est le poisson de consommation le plus vendu en Suisse. Notre pays en a importé environ 16'000 tonnes l'année dernière, dont la plus grande partie de Norvège.

Le «Beobachter» a demandé aux détaillants suisses quelle était leur position face aux critiques concernant le bien-être des animaux. Il en ressort qu'aucun d'entre eux ne prévoit actuellement de retirer le saumon norvégien de son assortiment. Migros écrit vaguement qu'elle est consciente de la problématique et qu'elle a déjà pris contact avec les fournisseurs. Mais tous les détaillants s'appuient sur des certifications telles que MSC, Global GAP et ASC pour évaluer la durabilité et les normes de qualité.

Il ne faut pas se fier aux certifications

Mais selon Foodwatch, même avec les produits certifiés, les consommateurs ne peuvent pas être sûrs que les poissons sont élevés dans le respect des espèces. La certification ASC promet entre autres un élevage durable axé sur le bien-être animal et la transparence. Une enquête de Foodwatch a cependant révélé que sur dix produits de saumon certifiés ASC, seuls deux des huit fournisseurs interrogés ont révélé l'origine de leur saumon. Du point de vue de Foodwatch, les labels ne contribuent donc pas à l'amélioration du bien-être animal. ASC a entre-temps réagi au rapport et a retiré la certification à plusieurs piscicultures.

Coop et Lidl se font conseiller par le WWF en ce qui concerne la certification. Interrogé par le «Beobachter», le WWF écrit que de son point de vue, le label ASC est actuellement le label le plus robuste pour l'aquaculture conventionnelle. On entend par là l'élevage de masse dans de grandes installations d'élevage. Mais il existe encore un potentiel d'amélioration, notamment dans les catégories «respect de l'environnement» et «bien-être animal».

Le WWF recommande aux consommateurs de ne consommer le saumon qu'occasionnellement, comme un mets de choix. L'organisation de protection de la nature et de l'environnement conseille de miser sur le saumon sauvage d'Alaska certifié MSC et sur le saumon atlantique issu d'élevages bio ou d'installations suisses en circuit fermé.

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