La folie meurtrière au marché de Noël de Magdebourg
«Mon fils André n'avait fait de mal à personne… pourquoi toi, pourquoi?»

Plus de 200 personnes ont été blessées vendredi lors de la folie meurtrière de Taleb A. à Magdebourg. Plusieurs d'entre elles ont été tuées. Parmi elles, le petit André, neuf ans. Sa mère lui a fait ses adieux sur Facebook avec des mots déchirants.
Publié: 21.12.2024 à 20:52 heures
1/6
Grande tristesse à Magdebourg. Les gens déposent des fleurs au marché de Noël pour les victimes de la tuerie.
Photo: AFP
Lisa_Vogt_Blattmacher Online_Ringier AG _2.jpg
RMS_Portrait_AUTOR_862.JPG
RMS_Portrait_AUTOR_1062.JPG
Lisa Vogt, Georg Nopper et Qendresa Llugiqi

Ce devait être une soirée de bonheur et elle s'est terminée par une tragédie. Au marché de Noël de Magdebourg, vendredi soir, Taleb A.* a foncé dans la foule au volant d'une BMW de location, tuant cinq personnes et en blessant 200 autres. Des dizaines de personnes luttent encore pour leur vie. Un enfant de neuf ans figure parmi les victimes. Sa mère s'exprime aujourd'hui sur les réseaux sociaux.

«André n'avait fait de mal à personne… pourquoi toi, pourquoi?» C'est avec ces mots que Désirée G.* dit au revoir son fils sur Facebook. Elle partage une photo de lui. Elle souhaite que personne ne l'oublie. «Laissez mon petit ours en peluche faire un nouveau tour du monde», commence-t-elle son post. André est maintenant avec ses grands-parents… au ciel. «Tu leur as beaucoup manqué, poursuit sa mère. Autant que tu nous manques maintenant ici.»

«Sa chair a été arrachée»

Plus de 40 personnes ont été grièvement blessées dans l'attentat. Anne a également été happée par le conducteur. Son œil injecté de sang et sa tête déformée témoignent encore de l'attaque.

«J'étais inconsciente, raconte-t-elle au journal allemand «Bild». Je me suis réveillée et j'ai cru que j'étais dans un cauchemar.» Grâce à des bénévoles, elle a pu retrouver son mari, qui a été grièvement blessé à la cuisse. Sa chair aurait été littéralement «arrachée». Mais les deux sont soulagés de se savoir encore en vie. «Cela aurait pu finir autrement», confit-elle à «Bild».

Pendant ce temps, Taleb est interrogé par la police. Les faits reprochés sont un quintuple meurtre et 205 tentatives de meurtre.

Un médecin spécialisé en psychiatrie

On ne sait pas encore exactement ce qui a poussé l'homme originaire d'Arabie saoudite à commettre cet acte horrible. Selon le «Welt», Taleb travaillait comme médecin spécialisé en psychiatrie et psychothérapie dans l'établissement d'exécution des mesures de Bernbourg. Selon le «Mitteldeutsche Zeitung», il était en congé maladie depuis plusieurs semaines. Auparavant, il avait donné une impression de confusion à ses collègues. Il se serait senti persécuté.

Vendredi soir encore, il aurait posté sur X plusieurs vidéos contenant des déclarations confuses. Il rendait les citoyens du pays responsables de la persécution qu'il subissait en Allemagne.

Sur son profil, on peut lire: «L'Allemagne veut islamiser l'Europe.» En été, il s'était exprimé en faveur du parti politique d'extrême droite de l'AfD, selon le journal «Welt». «Les gauchistes sont fous», écrivait-il dans un allemand approximatif. «Nous avons besoin de l'AfD pour protéger la police.»

Déjà condamné

Comme l'écrit le «Spiegel», Taleb aurait déjà attiré l'attention des autorités par le passé. Le tribunal d'instance de Rostock l'aurait déjà condamné le 4 septembre 2013 à une peine de 90 jours-amende. La raison en aurait été une «perturbation de la paix publique par la menace de délits».

Sur les profils de Taleb, on trouve plusieurs publications qui peuvent être interprétées comme des annonces d'attentat. «Je vous assure à 100% que la vengeance viendra bientôt. Même si cela me coûte la vie», a-t-il notamment écrit.

Mais Taleb est vivant. Alors que d'autres pleurent leurs proches. S'adressant à son fils André décédé, Désirée conclut son message d'adieu par ces mots: «Tu continueras toujours à vivre dans nos cœurs. Je te le promets.»

*Noms connus

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la