Vêtu de bleu, l'ancien chef de l'État est sorti de sa résidence, située dans la capitale hondurienne. Il a été immédiatement équipé d'un gilet pare-balles et enchaîné aux poignets et aux chevilles par la police, pour être conduit devant un juge.
Le domicile de Juan Orlando Hernandez était cerné par environ 600 policiers depuis lundi soir, lorsque la demande d'extradition de Washington a été transmise à la justice locale.
Peu auparavant, un juge de la Cour suprême du Honduras avait émis un mandat d'arrêt contre l'ancien chef de l'État. Le juge était chargé «de décider s'il émettait un mandat d'arrêt, et celui-ci a été émis», a déclaré le porte-parole de la Cour, Melvin Duarte, lors d'une conférence de presse.
Son frère condamné à vie
Juan Orlando Hernandez, 53 ans, désigné habituellement par ses initiales JOH, avait quitté le pouvoir à l'issue de deux mandats à la tête du Honduras. Il a été remplacé à la présidence par sa rivale de gauche, Xiomara Castro, le 27 janvier.
Son frère cadet et ancien député, Antonio «Tony» Hernandez, a été condamné en mars 2021 aux États-Unis à la prison à vie pour trafic de drogue. Les procureurs de New York soupçonnent JOH d'être son complice.
L'ex-président rejette les accusations
«Je suis prêt et disposé à collaborer et à me rendre volontairement» pour rencontrer «le juge qui sera nommé par l'honorable Cour suprême afin que je puisse faire face à cette situation et me défendre», avait indiqué dans la matinée l'ancien président dans un message audio.
L'ancien chef d'État rejette toutes les accusations portées contre lui et affirme avoir fait arrêter et livrer aux Etats-Unis de nombreux narcotrafiquants. Au Honduras, JOH est aussi accusé par ses adversaires politiques de corruption dans le cadre de contrats d'infrastructures et de fournitures pour lutter contre la pandémie de coronavirus.
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait révélé le 7 février que M. Hernandez figurait, depuis le 1er juillet 2021, sur une liste de personnes accusées par les États-Unis de corruption ou d'atteintes à la démocratie en Amérique centrale.
(ATS)