Pour la première fois, le Hamas a publié lundi une vidéo montrant une otage présumée sur son compte officiel Telegram. Sur les images, on voit une jeune femme qui se fait panser une blessure au bras. Elle s'adresse ensuite directement à la caméra en hébreu.
«Bonjour, je m'appelle Mia Shem, j'ai 21 ans et je viens de Shoham. Je suis actuellement à Gaza. Je suis rentrée tôt samedi matin de Sderot, j'étais à une fête. J'ai été gravement blessée à la main et j'ai été opérée pendant trois heures à l'hôpital. Ils s'occupent de moi, me donnent des médicaments, tout va bien. Tout ce que je demande, c'est que vous me rameniez le plus vite possible à la maison, chez mes parents, chez mes frères et sœurs. Faites-moi sortir d'ici le plus vite possible. S'il vous plaît.»
Mia Shem aurait la nationalité française en plus de celle israélienne. Elle avait été portée disparue après l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël. L'armée israélienne a annoncé dans la nuit de lundi à mardi l'enlèvement de la jeune femme. L'armée est en contact avec la famille. Tout était mis en œuvre pour récupérer les otages. «Dans cette vidéo, le Hamas tente de se présenter comme une organisation humaine. Il s'agit en fait d'une organisation terroriste meurtrière responsable du meurtre et de l'enlèvement de bébés, de femmes, d'enfants et de personnes âgées», a asséné l'armée israélienne dans un communiqué.
Plus de 200 personnes enlevées
Un porte-parole de la branche militaire du Hamas avait auparavant indiqué qu'entre 200 et 250 personnes auraient été enlevées dans la bande de Gaza. Le porte-parole a déclaré dans une vidéo que 200 d'entre elles étaient sous le contrôle du Hamas et que le reste des otages étaient sous le contrôle d'autres factions militantes dans la bande côtière.
Il a néanmoins affirmé que «les étrangers ne sont pas des prisonniers, mais des invités à Gaza». Ils seront libérés «dès que la situation le permettra». Selon lui, le Hamas s'engage à organiser des échanges de prisonniers.
Au moins 22 des personnes enlevées auraient déjà été tuées lors de raids aériens israéliens. Il n'a pas été possible de vérifier ces informations de manière indépendante.
Emmanuel Macron réagit à cette vidéo
Emmanuel Macron a dénoncé mardi «l'ignominie que représente la prise d'otage de personnes innocentes et leur mise en scène odieuse», après avoir vu la vidéo, a rapporté la présidence française.
«Le président de la République a pris connaissance de la vidéo de Mia Shem, citoyenne franco-israélienne, publiée par le mouvement terroriste Hamas», selon l'Elysée. «Il appelle à sa libération immédiate et sans conditions. La France est pleinement mobilisée et travaille avec ses partenaires pour libérer les otages français retenus par le Hamas», a-t-on ajouté de la même source.
La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna s'est entretenue dimanche «avec les familles dont les proches ont été assassinés ou enlevés, dont celle de Mia Shem», précise-t-on.
La mère de l'otage supplie qu'on libère sa fille
La mère de l'otage a supplié mardi les dirigeants du monde à faire libérer sa fille. «Je demande aux dirigeants du monde que ma fille nous soit rendue dans l'état où elle se trouve aujourd'hui ainsi que les autres otages. Je supplie le monde de me rendre mon bébé», a déclaré avec émotion la maman de Mia, Keren Shem, lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.
Keren Shem affirme, à propos de la vidéo diffusée par le Hamas, qu'elle l'a «découverte en même temps que le public sans contact préalable avec le gouvernement» israélien.
«J'essaie de ne pas penser à une invasion» terrestre probable de la bande de Gaza par l'armée israélienne, qui a massé ses soldats près du territoire palestinien, «mais seulement à ma fille. Je sais qu'elle a besoin de soins médicaux», a-t-elle ajouté. Jusque-là «je ne savais pas si elle était vivante ou morte. Il y avait une rumeur disant qu'elle avait été blessée à l'épaule ou à la jambe. Elle a été blessée à la main. Elle a été opérée. Elle a l'air terrifiée. Elle dit ce qu'on lui dit de dire. Je suis très inquiète pour elle», a poursuivi sa mère.
«Cette attaque terroriste s'est produite en Israël. Demain, cela se produira en France et après-demain aux Etats-Unis. Nous avons affaire à un ennemi cruel. Le monde doit s'unir pour faire libérer les détenus», a insisté la mère de l'otage.
«Maintenant elle est à Gaza, elle n'est pas la seule, il y a beaucoup d'adultes, d'enfants, de bébés, de rescapés de la Shoah, c'est un crime contre l'humanité, tous ensemble nous devons arrêter ce terrorisme», a-t-elle encore dit.
(Avec l'ATS)