Israël menace le Hezbollah
Pourquoi une offensive militaire au Liban secouerait le monde entier

Après l'attaque dévastatrice à la roquette sur un terrain de football, Israël jure de se venger. L'organisation terroriste Hezbollah se prépare donc à une «attaque violente» qui pourrait avoir d'importantes conséquences sur le plan international.
Publié: 29.07.2024 à 06:06 heures
L'armée israélienne est déjà déployée à la frontière avec le Liban.
Photo: IMAGO/Saeed Qaq
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Guido Felder

Au moins 12 enfants et adolescents sont morts et plus de 30 ont été blessés: c'est le bilan d'une roquette dévastatrice qui s'est abattue samedi sur un terrain de football sur les hauteurs du plateau du Golan à Majdal Shams. Pour Israël, il est clair que le groupe terroriste Hezbollah, basé au Liban, est à l'origine de l'attaque. De son côté, la milice Hezbollah dément ces accusations.

Israël considère – au vu des prétendues preuves – que la ligne rouge a été définitivement franchie. Une invasion du Liban pourrait être imminente. Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a déclaré, en s'adressant au Hezbollah: «Nous sommes à la veille d'une guerre généralisée.» Le Hezbollah s'attend effectivement, selon ses propres déclarations, à une «attaque violente» – une offensive qui pourrait avoir des répercussions sur le monde entier.

En guise de premières représailles au tir de roquette, l'armée de l'air israélienne a attaqué dans la nuit de samedi à dimanche des dépôts d'armes, ainsi que d'autres infrastructures du Hezbollah au Liban.

«Il y a un risque que la situation devienne incontrôlable»

Erich Gysling, expert renommé du Proche-Orient, déclare à Blick que le risque d'un embrasement généralisé n'avait pas été aussi grand depuis des années. «Depuis des mois, il y a pour ainsi dire des tirs réciproques tacites à la frontière, sans qu'il y ait de contre-attaques d'une manière disproportionnée. Mais à présent, il y a un risque que la situation devienne incontrôlable.»

Le Center for Strategic and International Studies de Washington D.C. (CSIS) décrit le déroulement d'une «attaque violente» d'Israël et les conséquences qu'elle pourrait avoir. En cas d'offensive, les experts de cet institut renommé prévoient tout d'abord des frappes aériennes israéliennes massives contre les postes de commandement et les installations de lancement de missiles du Hezbollah situés près de la frontière. L'offensive terrestre qui suivra pourrait viser le vaste réseau de tunnels de la milice.

De son côté, le Hezbollah utiliserait précisément ce réseau de tunnels pour mener des attaques afin de stopper l'armée israélienne dans le terrain impraticable du sud du Liban. Le CSIS s'attend également à ce que le Hezbollah attaque les infrastructures d'Israël dans tout le pays avec des missiles à longue portée. Des attaques contre des cibles civiles ne sont pas non plus exclues.

Le Hezbollah a acquis de l'expérience

Le CSIS attribue certes à Israël une «énorme supériorité aérienne». Mais il met en garde contre l'expérience du Hezbollah dans le combat terrestre en Syrie. «Les capacités tactiques, l'expérience du combat et la volonté de combattre du Hezbollah en font une menace bien plus mortelle que le Hamas – et même que d'autres forces militaires régionales.»

De plus, grâce au soutien de l'Iran, le Hezbollah s'est massivement armé ces dernières années. En plus des 120'000 à 200'000 missiles estimés, la milice terroriste dispose de systèmes de vol sans pilote comme des quadricoptères, des drones kamikazes ainsi que des munitions à guidage automatique – des engins guidés qui tournent au-dessus de la zone visée et qui se jettent ensuite sur commande sur une cible.

L'ONU demande une clarification rapide concernant l'attaque à la roquette dans le plateau du Golan. Car il est possible qu'il ne s'agisse pas d'un attentat ciblé, mais d'un missile mal dirigé qui devait frapper la base militaire israélienne située un peu plus haut. Dans le camp adverse, on parle d'un missile mal dirigé du système de défense israélien, «le Dôme de fer».

Plus qu'une seule possibilité d'arrêt

En 1982 et 2006, des guerres avaient déjà éclaté entre Israël et des troupes au Liban. Une nouvelle guerre pourrait se transformer en un incendie généralisé dans lequel l'Iran pourrait être entraîné, estime l'expert Erich Gysling. «Une telle guerre mettrait surtout en danger le Liban, déjà fragile.»

Selon le CSIS, une escalade pourrait même avoir des répercussions sur le monde entier. Une guerre pourrait accroître dramatiquement les tensions au sein de la population au Moyen-Orient et au-delà, et entraîner une augmentation des attaques de groupes soutenus par l'Iran contre Israël, les États-Unis et des cibles commerciales dans la région ainsi que dans les zones côtières.

En cas de guerre généralisée, le CSIS s'attend à des répercussions importantes sur le commerce, les chaînes d'approvisionnement, les prix de l'énergie, les investissements et le tourisme, ainsi qu'à de grandes souffrances humaines et des coûts humanitaires élevés.

Oren Marmorstein, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, prévient qu'il n'existe qu'une seule possibilité d'éviter une «guerre dévastatrice» pour le Liban. Le Hezbollah doit être contraint de se retirer jusqu'au-delà du fleuve Litani, conformément à une résolution de l'ONU. Celle-ci se trouve à 30 kilomètres de la frontière entre Israël et le Liban. Oren Marmorstein alerte: «C'est maintenant la toute dernière minute pour le faire diplomatiquement.»


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