Les Etats-Unis ont eu des contacts secrets directement avec le Hamas, en consultation avec Israël qui a prévenu mercredi que sa mission de vaincre le mouvement islamiste palestinien à Gaza n'était pas terminée. Cela rompt avec une politique de longue date qui veut que les Etats-Unis n'aient pas de pourparlers directs avec des groupes qu'ils considèrent comme terroristes, ce qui est le cas du Hamas depuis 1997.
«Israël a été consulté à ce sujet»
Interrogée sur ces contacts directs, révélés en premier par le site Axios, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a répondu que l'envoyé spécial américain pour les otages, Adam Boehler, qui «est engagé dans ces négociations, a l'autorité de parler à n'importe qui».
«Israël a été consulté à ce sujet», a-t-elle ajouté, en se refusant à livrer des détails sur ces discussions arguant du fait que «des vies américaines sont en jeu». «Lors des consultations avec les Etats-Unis, Israël a exprimé son opinion sur des discussions directes avec le Hamas», a fait savoir dans un communiqué succinct le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Selon Axios, l'envoyé spécial américain a tenu ces consultations au cours des dernières semaines à Doha, au Qatar. Elles ont porté sur la libération des otages américains encore détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, au nombre de cinq, dont quatre sont confirmés morts et un serait vivant, selon un décompte de l'AFP.
Des responsables du Hamas ont confirmé dans la soirée de mercredi ses échanges directs avec l'émissaire des Etats-Unis.
Libération des otages
Ces discussions ont aussi concerné d'une manière plus large la libération de tous les otages restants, ainsi que la possibilité d'un cessez-le-feu permanent, a ajouté le site, citant deux sources anonymes au fait des discussions.
De son côté, le nouveau chef d'état-major israélien, Eyal Zamir, a affirmé mercredi que la mission de vaincre le Hamas à Gaza n'était «pas encore terminée», à l'heure où la trêve dans le territoire palestinien semble menacée. «Le Hamas a subi un coup dur, mais il n'est pas encore vaincu», a affirmé le lieutenant-général Zamir, 59 ans, en marge de sa prise de fonctions, tandis que Netanyahu s'est dit «déterminé à (remporter) la victoire».