Investissements et nouvelles normes
Le Canada annonce sa première stratégie d'adaptation climatique

Le gouvernement canadien a dévoilé jeudi sa toute première stratégie nationale d'adaptation aux changements climatiques. Celle-ci est composée d'investissements et de nouvelles normes de construction afin de «protéger les collectivités et bâtir une économie forte».
Publié: 25.11.2022 à 06:46 heures
L'Île-du-Prince-Edouard a été particulièrement touchée fin septembre par l'ouragan Fiona. Et cela pourrait n'être qu'un avant-goût des coûts à prévoir (archives).
Photo: Frank Gunn

En tout, 1,6 milliard de dollars canadiens (1,1 milliard de francs) seront investis, essentiellement sur cinq ans, pour aider les provinces et les municipalités à financer des infrastructures publiques résistantes aux inondations ou encore pour mieux informer les Canadiens, à l'aide de nouvelles cartes de crues ou de données climatiques plus précises.

«Le changement climatique frappe toutes les communautés à travers le Canada», a déclaré le ministre de la Protection civile Bill Blair depuis l'Ile-du-Prince-Edouard, province particulièrement touchée fin septembre par l'ouragan Fiona.

Qualifiée de tempête la plus coûteuse à avoir frappé la région atlantique (660 millions de dollars en dommages), Fiona n'est qu'un avant-goût des coûts à prévoir, estime le gouvernement. Ottawa s'attend à ce que les dégâts causés par les catastrophes naturelles avoisinent les 15,4 milliards de dollars par an d'ici 2030.

70 mesures pour réduire les coûts

«Ces dernières années, on a vu, et pas seulement au Canada, mais partout dans le monde, une augmentation de la fréquence et de la sévérité des événements climatiques», a ajouté le ministre en citant les inondations, les feux de forêts et les vagues de chaleur qui ont touché le Canada.

En mettant en place près de 70 mesures, le gouvernement fédéral espère réduire les coûts liés aux catastrophes naturelles en définissant «des objectifs et des cibles clairs en matière d'adaptation». Chaque dollar investi devrait entraîner des économies allant jusqu'à 15 dollars, avance Ottawa.

De nouvelles normes pour les constructions en matière d'inondation et d'incendie pourraient à elles seules faire économiser jusqu'à 4,7 milliards de dollars par an, précise le gouvernement, qui mentionne également les forêts urbaines développées ces dernières années dans la plus grande ville du pays, Toronto.

Ces zones vertes devraient permettre de réduire les dépenses de climatisation, améliorer la qualité de l'air et réduire la pression sur l'infrastructure de gestion des eaux pluviales, selon les autorités qui comptent créer 15 nouveaux parcs urbains dans le pays d'ici 2030.

«Un grand pas en avant»

Le gouvernement fédéral s'est notamment fixé des objectifs précis qui seront «peaufinés au besoin». Il veut faire en sorte que, d'ici à 2025, 60% des Canadiens connaissent les risques de catastrophe auxquels leur foyer est exposé, que 30% des terres et des eaux soient conservés d'ici à 2030 afin de mettre un terme à la perte de biodiversité ou encore que, d'ici à 2040, tous les décès dus aux vagues de chaleur extrême aient été éliminés.

La stratégie a été accueillie comme un «grand pas en avant» par Greenpeace, tandis que le Bureau d'Assurance du Canada, qui représente diverses sociétés privées d'assurance, la qualifie de «courageuse et ambitieuse», appelant à être suivie par le reste de la société.

Le nouveau plan, qui vient s'ajouter aux 8 milliards déjà investis depuis 2009, est désormais ouvert aux commentaires des provinces, territoires et organisations autochtones nationales pendant trois mois.

(ATS)

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