Défis «considérables» avec la malaria
Le climat va tuer au travers des infections, selon le Fonds mondial

Le changement climatique va tuer au travers des maladies infectieuses, selon le Fonds mondial contre le VIH, la tuberculose et la malaria. Son patron Peter Sands alerte sur des défis «considérables» avec la malaria.
Publié: 22.11.2022 à 20:59 heures
Les inondations au Pakistan ont fait augmenter les cas de malaria dans ce pays. (Archives)
Photo: Fareed Khan

Les inondations au Pakistan ont fait passer le lien entre changement climatique et cette maladie «dans une autre dimension», a affirmé mardi le Britannique aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU). Le Fonds mondial a débloqué déjà deux aides d'urgence et une troisième pourrait être décidée.

Des régions africaines qui n'étaient pas affectées par la malaria deviennent menacées en raison du réchauffement qui permet aux moustiques de sévir à plus haute altitude. Or ces populations ne sont pas immunisées et la mortalité augmente.

Davantage d'inondations et de déplacements

Le changement climatique fait également augmenter les différentes situations d'urgence, pas seulement les inondations, qui rendent difficile l'accès aux soins. La plupart des victimes de la malaria sont des enfants ou des femmes qui n'ont pas pu recevoir une assistance dans les trois premiers jours après l'infection.

Le réchauffement provoque également davantage de déplacements, favorables à la propagation de tuberculose et qui s'ajoutent à l'insécurité alimentaire. Il y a quelques semaines, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déploré une augmentation du nombre de cas en 2021 pour la première fois en plus de 20 ans.

La tuberculose sous-estimée

Pour Peter Sands, la communauté internationale doit considérer que la tuberculose, qui tue plus ou moins autant que le coronavirus, est une pandémie. «Nous parlons habituellement de pandémie seulement tant qu'elle fait des victimes dans les pays riches», déplore le directeur exécutif du Fonds mondial.

Face au coronavirus, l'institution a été le principal acteur pour financer l'accès aux tests et aux soins, en dehors des vaccins. «Nous sommes mieux préparés face aux pandémies. Mais cela ne signifie pas pour autant que nous sommes bien préparés», insiste Peter Sands. Il salue de même la discussion sur un traité sur cette question, mais estime que celui-ci ne répondra qu'en partie aux menaces d'autres situations similaires.

Le Fonds mondial vient de prolonger jusqu'en 2025 son mécanisme contre le coronavirus. D'une phase d'aide d'urgence, le dispositif doit désormais renforcer les systèmes de santé dans les différents pays. Plus largement, le Fonds mondial a finalisé la semaine dernière une septième recapitalisation. Sur 18 milliards de dollars souhaités au minimum, près de seize (plus de quinze milliards de francs) ont été obtenus.

(ATS)

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