Interdiction d'avorter à Malte
Une touriste américaine attend la mort de son bébé pour sauver sa propre vie

Enceinte de seize semaines, une touriste a subi une hémorragie au niveau de la poche des eaux, à Malte. Le cœur du fœtus bat encore, mais le bébé n'a aucune chance de survie. Menacée d'une grave infection, la jeune femme ne peut pas avorter à cause des lois maltaises.
Publié: 24.06.2022 à 08:27 heures
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Dernière mise à jour: 24.06.2022 à 10:13 heures
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À 16 semaines de grossesse, l'Américaine Andrea Prudente a subi des complications alors qu'elle était en vacances à Malte avec son partenaire Jay Weeldreyer.
Photo: Facebook
Daniel Kestenholz

Andrea Prudente est une touriste américaine enceinte. Avec son partenaire, elle a passé des vacances à Malte. La météo y est agréable, les activités culturelles sont nombreuses, et le pays est réputé avoir un bon système de santé. Pourtant, la jeune américaine craint aujourd'hui pour sa vie...à l’hôpital!

Peu de jours après son arrivée, Andrea Prudente a soudainement souffert de fortes hémorragies et d’une hydrocèle. Une échographie a révélé une rupture de la poche des eaux et un décollement du placenta. Le cœur du fœtus âgé de 16 semaines bat encore. Mais, les médecins ont informé la jeune femme que son futur enfant n’allait pas survivre. Elle doit néanmoins garder le bébé.

Avortement strictement interdit à Malte

Car ce sont aussi les médecins qui refusent à l’Américaine de mettre fin à sa grossesse. À Malte, l’avortement est strictement interdit. Et les médecins ne peuvent intervenir que si la patiente est sur le point de mourrir, comme le rapporte «Malta Today». Une infection ne suffit pas.

«Je veux juste sortir d’ici vivante», a déclaré Andrea Prudente au «Guardian» depuis son lit d’hôpital à La Valette, la capitale maltaise. «Dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais pu imaginer un tel cauchemar.»

«La patiente est désormais contrainte d’observer et d’attendre à l’hôpital, ce qui met sa vie en danger», a expliqué l’organisation humanitaire Doctors for Choice Malta, qui défend le droit à l’avortement sur cette île méditerranéenne essentiellement catholique. Le jeune couple américain est «à juste titre désespéré et cherche une solution». Une évacuation médicale vers la Grande-Bretagne est envisagée.

Une infection peut entraîner la mort de la mère

Selon les directives internationales en matière d’obstétrique, l’avortement s’impose si le fœtus n’est pas encore viable avant la 24e semaine. Ceci afin d’éviter le risque d’infection et de décès de la mère. Une infection peut pénétrer dans l’utérus à travers les tissus déchirés, puis dans le sang de la patiente – et entraîner la mort.

«Malta Today» cite la gynécologue Isabel Stabile de Doctors for Choice. La poche des eaux de l’Américaine s’est rompue il y a environ une semaine et il n’y avait pratiquement plus de liquide amniotique. En raison de ces complications, le fœtus n’a aucune chance de survie. La patiente «attend que le fœtus meure», conclut la gynécologue. (kes)

(Adaptation par Quentin Durig)


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