Inondations
Les bilans s'alourdissent, l'Europe se mobilise

L'Europe a entamé samedi des travaux herculéens de déblaiement et de reconstruction après les crues des derniers jours, avec des bilans de victimes sans précédent encore alourdis samedi en Allemagne et en Belgique. Au moins 170 personnes ont trouvé la mort.
Publié: 17.07.2021 à 22:06 heures
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Une camionnette écrasée par les torrents, plaquée contre un arbre après que les inondations aient causé d'importants dégâts à Bad Neuenahr-Ahrweiler, dans l'ouest de l'Allemagne, le 16 juillet 2021.
Photo: AFP

Les paysages de certains pays d'Europe – à l'instar de l'Allemagne et de la Belgique – ont revêtu des airs d'après-guerre. Pour l'heure, quelques 170 personnes ont trouvé la mort lors des inondations qui ont ravagé le continent ces derniers jours.

En Belgique, les autorités ont fait état samedi de 27 morts, soit sept de plus par rapport au dernier bilan de vendredi. Mais c'est l'Allemagne qui paie le plus lourd tribut, avec au moins 143 décès, selon un nouveau bilan de la police paru samedi, alors que des sauveteurs de divers pays accourent pour offrir leur aide.

Le nombre de victimes pourrait être bien plus élevé au final. «Il est à craindre davantage de décès», a indiqué la police locale de Coblence, en Rhénanie-Palatinat, l'une des régions les plus touchées dans l'Ouest du pays. Dans ce seul Etat allemand, les autorités ont par ailleurs enregistré «environ 618 blessés».

Scènes de désolation

Les habitants qui ont pu se mettre à l'abri mercredi soir, lorsque les inondations ont débuté, regagnent progressivement leur domicile. Des scènes de désolation les attendent: maisons défoncées, arbres arrachés, voitures retournées, routes et ponts effondrés, réseaux coupés.

Dans toutes les localités sinistrées, pompiers, protection civile, responsables communaux, et militaires ont débuté le colossal travail de déblaiement et de nettoyage des amas de débris boueux qui obstruent souvent les rues.

Les médias locaux diffusaient samedi des images de chars militaires sur les routes de la ville sinistrée d'Erftstadt, victime d'un glissement de terrain. Dans cette région de Rhénanie du Nord-Westphalie, 22'000 sauveteurs ont été mobilisés.

En Belgique également, à mesure que l'eau se retire, «nous allons probablement encore trouver des situations catastrophiques», a jugé la bourgmestre de Liège, Christine Defraigne. Dans ce pays, le bilan encore provisoire est «sans aucun précédent», a affirmé le Premier ministre Alexander de Croo qui a décrété une journée de deuil national mardi.

Dons et collectes

«La tâche est immense», a reconnu le maire de Solingen, une ville du Sud de la Ruhr. L'ampleur de la catastrophe commence seulement à apparaître. Il faut pomper l'eau, évaluer la solidité des bâtiments endommagés, dont certains devront être abattus, rétablir l'électricité, le gaz, le téléphone, héberger les personnes qui ont tout perdu.

Les perturbations des réseaux de communication, qui rendent de nombreuses personnes injoignables, compliquent tout chiffrage du nombre de disparus.

Les autorités restent sur le qui-vive. Dans le district de Heinsberg, un barrage sur la rivière Rour, un affluent de la Meuse, a rompu vendredi soir, conduisant à l'évacuation de 700 personnes.

Le gouvernement a indiqué travailler à la mise en place d'un fond d'aides spéciales, alors que le préjudice devrait atteindre plusieurs milliards d'euros. Les dégâts sont «si importants qu'ils nous occuperont pendant longtemps», a prévenu la dirigeante de Rhénanie-Palatinat, Malu Dreyer.

Polémique

Son homologue de Rhénanie du Nord-Westphalie, Armin Laschet, chef du parti conservateur CDU d'Angela Merkel et candidat à sa succession au pouvoir lors des législatives du 26 septembre, a parlé d'une «catastrophe d'ampleur historique». M. Laschet a provoqué l'indignation après avoir été filmé en train de rire lors d'une visite à des victimes. Il a dû présenter ses excuses pour ce comportement «inapproprié».

M. Laschet a réclamé, à l'instar de l'ensemble de la classe politique, «d'accélérer le rythme» dans la lutte contre le changement climatique.

La faute au réchauffement climatique?

Ces intempéries sont «sans aucun doute» les conséquences du dérèglement climatique, a abondé Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas, également touchés mais qui n'ont pour le moment pas enregistré de décès.

Cette catastrophe «change la campagne électorale», replaçant la question du climat au centre des débats, affirme le journal Spiegel. Angela Merkel, de retour d'une visite aux Etats-Unis, a prévu de se rendre dimanche sur les lieux des inondations.

(ATS)

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