Les aurores boréales ont récemment ébloui le ciel suisse. Mais pour ceux chargés de la protection des installations terrestres vulnérables aux tempêtes solaires, le spectacle était moins séduisant et ses causes toujours menaçantes. «Nous devons comprendre qu'il y a un danger derrière cette beauté», a expliqué Quentin Verspieren, coordinateur du programme de sécurité spatiale à l'agence spatiale européenne (ESA).
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Même son de cloche chez Mike Bettwy, du Centre américain de prévision de météorologie de l'espace, plutôt «concentré sur les impacts potentiellement nuisibles» des tempêtes solaires. Les aurores boréales peuvent aussi griller des réseaux électriques et des satellites ou exposer des astronautes à des radiations dangereuses.
Pas bon pour les avions
Les radiations accompagnant un orage géomagnétique peuvent en outre potentiellement «traverser le fuselage» d'un avion de ligne près du pôle nord, selon Mike Bettwy. Les compagnies aériennes modifient parfois les trajets de leurs appareils en cas d'orage extrême.
Les aurores boréales apparues les 11 et 12 mai ont été provoquées par le plus puissant orage géomagnétique depuis les «orages d'Halloween», en octobre 2003, qui avaient provoqué des pannes de courant en Suède et endommagés des réseaux en Afrique du Sud.
Cette fois, les dommages ont apparemment été moindres, selon Mike Bettwy, même s'il faudra quelques semaines ou mois avant que les sociétés de satellites ne révèlent d'éventuels dégâts.
Activité non terminée
Les orages géomagnétiques surviennent quand des flux de particules chargées électriquement sont expulsés depuis la surface du Soleil et atteignent la magnétosphère, le champ magnétique terrestre.
Ces flux de particules sont particulièrement intenses lors des éjections de masse coronale, des éruptions très fortes survenant à proximité des taches solaires. Avec la rotation du Soleil, ces taches se trouvent près de la tranche de l'astre, déviant d'autant les flux de particules d'éventuelles éruptions. Mais d'ici environ deux semaines, elle se retrouvera à nouveau face à la Terre.
Et dans l'intervalle, une nouvelle tache «est en train d'apparaître maintenant». Elle pourrait entraîner «une intense activité dans les prochains jours», a dit Alexi Glover, coordinateur de la météorologie spatiale à l'ESA. L'activité solaire est «tout sauf terminée», selon cet expert.
(ATS)