Les scènes qui nous proviennent de Kaboul sont terribles. Des civils désemparés tentent coûte que coûte de quitter l'Afghanistan. Il n'y a plus de vols commerciaux et ceux d'évacuation sont pris d'assaut, au point que les vols sont pour l'instant interrompus, comme le rapporte l'agence Reuters. Les personnes fuyant les talibans affluent sur le tarmac et empêchent le décollage des avions.
La détresse est d'ailleurs telle que de nombreux Afghans ont tenté de s'accrocher à un appareil de l'US Air Force en plein décollage, comme le montrent de nombreuses vidéos apparues sur les réseaux sociaux.
Selon d'autres vidéos, le C-17 de l'armée américaine aurait fini par décoller. Deux personnes qui s'étaient accrochées dans la zone des roues de l'avion seraient tombées d'une hauteur ne leur laissant aucune chance de survie. Cela aurait été confirmé par plusieurs témoins au sol.
Un homme qui vit à proximité de l'aéroport a expliqué à l'agence de presse allemande DPA que l'une de ces personnes était tombée sur un toit voisin, provoquant un bruit semblable à une explosion.
A l'aéroport, c'est le chaos: les forces américaines ont tiré en l'air pour tenter de contrôler cette foule, pas convaincue par les promesses des talibans que personne n'avait rien à craindre d'eux, a indiqué à l'AFP un témoin, qui a avoué avoir «très peur».
«Les talibans me cibleront»
«J'ai lu sur Facebook que le Canada accepte des demandeurs d'asile d'Afghanistan. J'espère que je serai l'un d'eux. Comme j'ai servi dans l'armée, j'ai perdu mon boulot, et c'est dangereux pour moi de vivre ici car les les talibans me cibleront, c'est sûr», a expliqué depuis l'aéroport Ahmad Sekib, 25 ans, un autre témoin utilisant un faux nom.
En raison de la situation à l'aéroport, l'autorité aéroportuaire de la capitale a annoncé que les vols commerciaux en partance étaient annulés.
Les rues de la capitale étaient en revanche plutôt calmes, largement patrouillées par des talibans en armes, notamment dans la «Green zone», région de la capitale auparavant ultra-fortifiée qui abrite les ambassades et les organisations internationales. Les talibans ont informé leurs combattants que «personne n'est autorisé à entrer dans la maison d'autrui sans permission», a affirmé l'un de leurs porte-parole, Suhail Shaheen.