Jeudi, les autorités tunisiennes ont une fois de plus démantelé des abris de fortune occupés par des migrants d’Afrique subsaharienne, installés dans des oliveraies du centre-est du pays. Cette opération intervient alors que les retours «volontaires» vers les pays d’origine se multiplient, souvent dans des conditions contestées.
Des unités de la Garde nationale ont mis le feu aux tentes dans ces camps, selon un journaliste de l'AFP sur place. Quelque 2500 personnes en situation irrégulière ont dû quitter les lieux à Henchir Al Karkni dans la localité d'El Amra, a affirmé Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la Garde nationale. Quelque 800 autres ont été évacuées du camp Ouled Hmed près de Jebeniana, a-t-il ajouté.
«C'est la stratégie de l'Etat que la Tunisie ne soit pas une terre d'installation ou de transit pour les migrants illégaux. La Tunisie se coordonne avec les pays de départ, d'accueil ainsi que les ONG internationales pour assurer le rapatriement volontaire», a-t-il dit à la presse.
Une violente campagne anti-migrants
Une vingtaine de milliers de migrants, selon les autorités, arrivés par vagues depuis 2023 dans les environs des localités d'El Amra et Jebeniana, avaient érigé des tentes dans des oliveraies après avoir été délogés pour beaucoup de la grande ville proche de Sfax.
La cohabitation a été difficile avec les habitants, dont beaucoup dénonçaient l'occupation des cultures. De premiers camps avaient été évacués début avril, après une virulente campagne anti-migrants sur les réseaux sociaux.
La Tunisie est un point de passage clé pour des milliers de migrants et réfugiés d'Afrique subsaharienne désireux de rejoindre les côtes italiennes. Mais la route maritime vers l'Europe est quasiment bloquée, Tunis ayant conclu, sous l'impulsion de l'Italie toute proche, un partenariat avec l'Union européenne contre l'immigration irrégulière.