Il reste président ad intérim
La justice sud-coréenne rejette la destitution du Premier ministre

La Cour constitutionnelle sud-coréenne a rejetté dimanche la destitution du Premier ministre Han Duck-soo. Il redevient président par intérim en attendant le sort du président Yoon Suk Yeol, également visé par une procédure de destitution.
Publié: 24.03.2025 à 06:30 heures
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Dernière mise à jour: 24.03.2025 à 06:35 heures
La Cour constitutionnelle sud-coréenne a rejetté dimanche la destitution du Premier ministre Han Duck-soo.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

La Cour constitutionnelle sud-coréenne a rejeté lundi la motion de destitution contre le Premier ministre Han Duck-soo. Ce dernier redevient ainsi président par intérim en attendant de connaître le sort du titulaire Yoon Suk Yeol, visé par la même procédure, a indiqué l'agence Yonhap.

«La Cour constitutionnelle a décidé de rejeter la procédure en destitution contre le Premier ministre Han Duck-soo» à cinq votes contre un, a énoncé la juridiction dans un communiqué, dont le jugement est sans appel. Ses agissements, a-t-elle expliqué, «ne peuvent être considérés comme constitutifs d'une trahison de la confiance du peuple». «Je salue la décision sage des juges, a réagi devant la presse Han Duck-soo. Je pense que tous les citoyens s'élèvent clairement contre une sphère politique hautement polarisée (...) La priorité de notre pays est d'aller de l'avant».

La Corée du Sud est plongée dans le chaos politique depuis le coup de force de son président en titre, Yoon Suk Yeol, dans la nuit du 3 au 4 décembre. L'ancien procureur vedette avait déclaré la loi martiale par surprise et envoyé l'armée au Parlement pour tenter de le réduire au silence.

Loi martiale avortée

Mais un nombre suffisant de députés était parvenu à se réunir pour rapidement contrecarrer ses plans en votant à l'unanimité le retour au régime civil. Contraint par la Constitution, Yoon Suk Yeol avait dû obtempérer.

L'Assemblée nationale a voté le 14 décembre une première motion de destitution contre le dirigeant, alors suspendu de ses fonctions. Puis le 27 contre son premier remplaçant, Han Duck-soo, accusé d'entraver les procédures contre le président. Il lui était notamment reproché d'avoir refusé de nommer de nouveaux juges à la Cour constitutionnelle pour occuper les postes vacants, alors que seuls six magistrats sur neuf possibles y siégeaient. Dans cette configuration, un seul vote contre la destitution de Yoon Suk Yeol aurait suffi à la faire échouer.

«La décision d'aujourd'hui réaffirme que les procédures de destitution excessives de l'Assemblée nationale sont des attaques politiques irréfléchies et malveillantes», a déclaré dans un communiqué le bureau présidentiel. L'intérim était, jusqu'à la décision de la Cour constitutionnelle lundi, assuré par le ministre des Finances Choi Sang-mok.

Yoon encourt la peine capitale

Concernant Yoon Suk Yeol, les experts prédisent un verdict de la Cour constitutionnelle dans les jours qui viennent mais la date précise n'a pas été annoncée. Si les juges prononcent sa déposition définitive, une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans les 60 jours. Sinon, il sera rétabli dans ses fonctions.

Yoon Suk Yeol est par ailleurs jugé au pénal dans un procès parallèle pour «insurrection», après sa brève imposition de la loi martiale. Il avait été arrêté début janvier puis placé en détention, avant d'être remis en liberté le 8 mars pour vice de procédure. En Corée du Sud, l'insurrection est un crime passible de la prison à vie, voire de la peine de mort.

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