L'empire immobilier de la famille Trump, autrefois si acclamé, est-il en train de s'effondrer? Et ce ne sont pas les baskets dorées, ornées du logo Trump et du drapeau américain – que l'ancien président américain a présentées samedi au prix exorbitant de 399 dollars pièce –, qui vont renflouer les caisses.
La veille de cette vente, un tribunal new-yorkais avait en effet condamné le candidat républicain à payer 463,9 millions de dollars américains. Les fils de l'ancien président américain, Donald Jr. et Eric, ainsi que deux autres membres de l'entreprise familiale ont également été condamnés pour falsification de bilan afin d'obtenir des crédits bancaires plus avantageux.
La somme doit être versée dans les 30 jours, rappelle le juge Arthur Engoron. Soit en espèces, soit par le biais d'une caution. Et ce, même si Trump fait appel du jugement. En outre, Trump n'a pas le droit de diriger une entreprise dans l'État de New York pendant trois ans ni de faire des affaires avec des banques new-yorkaises.
Trump doit débloquer un demi-milliard de dollars
Mais ce n'est pas tout: sous 30 jours, Donald Trump doit également mettre 88 millions de dollars sur la table. En 2023, la journaliste américaine Jean Carroll avait en effet poursuivi Donald Trump en justice pour un viol commis il y a 30 ans et avait gagné.
Lorsque le Républicain l'a traitée de menteuse, le tribunal a ensuite infligé à l'ancien président américain 83 millions supplémentaires pour diffamation. Donald Trump doit désormais débloquer un demi-milliard de dollars américains. Car en plus des amendes, des frais d'avocat astronomiques se sont ajoutés à la facture. En 2023, ils s'élevaient déjà à 50 millions de dollars américains.
Or les finances du Républicain auraient fondu, selon plusieurs experts. La fortune de Donald Trump est en effet estimée à 2,5 milliards de dollars américains, auxquels s'ajoutent environ 400 millions de liquidités. Certains experts financiers évoquent déjà une faillite imminente, quand d'autres s'attendent à ce qu'une partie de «Mar-a-Lago» – la propriété de luxe de 118 pièces à Palm Beach, en Floride – soit vendue.
De «super-entrepreneur» à «nabab» déchu?
Mais les conséquences ne seraient pas seulement économiques pour Trump: «S'il s'avère que l'ex-président est moins riche qu'il ne le prétend, cela pourrait mettre en péril le mythe du nabab sur lequel Trump a construit sa marque politique», estime Stephen Collinson, auteur de CNN.
Donald Trump brigue un second mandat présidentiel en novembre. Mais deux grands procès entravent le chemin électoral du Républicain, jusqu'à la convention du parti, prévue le 15 juillet 2024. Deux décisions de la Cour suprême pourraient ainsi mettre Trump hors de la course politique: le 25 mars 2024, l'affaire de l'argent versé à l'actrice pornographique Stormy Daniels sera jugée, suivie du procès prévu le 20 mai suivant pour possession illégale de documents secrets saisis dans la résidence privée de Trump en Floride.
De quoi ravir la seule adversaire républicaine restante de Donald Trump; Nikky Haley. Cette dernière n'a pas hésité à rappeler que Trump avait couvert ses frais d'avocat de 2023 avec des dons de campagne.
Selon la candidate républicaine, Donald Trump pourrait à présent piocher dans les caisses du Parti républicain: «Je ne veux pas que le parti devienne la tirelire de Trump», a-t-elle déclaré dans les médias américains. L'ancienne gouverneure de Caroline du Sud met également en garde contre le projet de Donald Trump de nommer la tête du parti Michael Whatley, un proche de longue date, ainsi que sa belle-fille, Lara Trump, au poste de vice-présidence.